Fil d'Ariane
Une attaque des shebab a frappé un hôtel de Mogadiscio vendredi 9 juin au soir et s'est terminé au bout de plusieurs heures. Selon la police, six civils ont été tués et dix personnes blessées. Cette nouvelle attaque montre la capacité des islamistes radicaux à continuer à frapper dans la capitale somalienne.
Vendredi 9 juin, des terroristes shebab ont attaqué l'hôtel Pearl Beach situé sur la plage du Lido à Mogadiscio la capitale.
Les forces de sécurité somaliennes ont mis fin au siège de plusieurs heures d'un hôtel de Mogadiscio. Il avait été attaqué vendredi 9 juin au soir par les islamistes radicaux shebab. L'annonce a été faite ont annoncé samedi matin par deux médias locaux officiels, sans donner de détails sur le bilan humain. "De nombreux civils" ont été secourus, selon la même source.
Les shebab ont attaqué "un hôtel de la plage du Lido", au sud de Mogadiscio, selon un communiqué du gouvernement publié vendredi. Il ajoute que "les forces de sécurité ont sauvé de nombreuses personnes du bâtiment".
Les shebab ont revendiqué l'assaut en disant avoir visé un lieu fréquenté par les autorités.
"J'étais près du restaurant Pearl Beach (sur la plage du Lido) lorsqu'une forte explosion s'est produite devant le bâtiment. J'ai réussi à m'enfuir mais il y a eu par la suite des tirs nourris et les forces de sécurité se sont précipitées dans la zone", a raconté à l'AFP un témoin de l'attaque, Abdirahim Ali.
"Le restaurant était plein de monde car il a été récemment rénové", a affirmé de son côté Yaasin Nur, un autre témoin. Il s'est dit "inquiet" pour deux de ses collègues qui étaient sur les lieux et "ne répondent plus à leurs téléphones".
En août 2020, les shebab avaient lancé une attaque d’envergure contre l'Élite, un autre hôtel de la plage du Lido, tuant dix civils et un policier. Il avait fallu quatre heures aux forces de sécurité pour reprendre le contrôle de l’établissement.
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Les shebab, affiliés à Al-Qaïda et qui réclament l'instauration de la loi islamique dans le pays, combattent depuis plus de quinze ans le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Chassés des principales villes du pays en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales.
Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud leur a déclaré une "guerre totale". Il a lancé en septembre une offensive militaire, notamment appuyée par des frappes aériennes américaines.
Mais les shebab continuent de mener des attentats sanglants en représailles, soulignant leur capacité à frapper au coeur des villes et des installations militaires somaliennes.
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Le 26 mai, ils ont attaqué une base tenue par des soldats ougandais de la force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) dans le sud du pays, tuant au moins 54 soldats.
Le 29 octobre 2022, deux voitures piégées avaient explosé à Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333 autres. Il s'agissait de l'attaque la plus meurtrière depuis cinq ans dans ce pays, également touché par une sécheresse historique.
Un triple attentat à la bombe à Beledweyne (centre) a aussi fait 30 morts, dont des responsables locaux, début octobre. Et au moins 21 clients d'un hôtel de Mogadiscio ont été tués lors d'un siège de 30 heures en août.
Ce siège avait soulevé des questions sur la façon dont les militants islamistes ont réussi à atteindre le cœur étroitement gardé du district administratif de Mogadiscio sans être repérés.
Dans un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU en février, le secrétaire général Antonio Guterres a affirmé que 2022 avait été l'année la plus meurtrière pour les civils en Somalie depuis 2017, en grande partie à cause des attaques des shebab.