Fil d'Ariane
Plus question de faire du « business as usual. » C'est, en substance, ce qu'a dit Paul Kagame lors de son premier discours en tant que président de l'Union africaine.
Sa tâche n'est pas facile : il doit conduire une réforme de l'institution. Une institution très critiquée pour son inefficacité et, surtout, sa dépendance à l'égard des bailleurs internationaux qui la financent aux trois quarts.
Justement, l'une des mesures phares de cette réforme est une taxe de 0,2% sur certaines importations. Elle permettrait de financer l'UA à hauteur de près de 970 millions d'euros. Mais, pour les économies les plus dynamiques, comme l'Afrique du Sud, elle n'est pas très équitable.
Autre pierre d'achoppement : l'établissement d'une troïka, trois dirigeants africains pour représenter l'UA lors de sommets internationaux. Un trio qui ne serait pas suffisamment représentatif de toutes les régions du continent.
C'est enfin la méthode de Paul Kagame, "militaire" selon certains, qui dérange. Beaucoup de dirigeants, notamment ceux de la SADC, les 15 pays d'Afrique australe, reprochent à leur homologue rwandais un manque de consultations.
Iront-ils jusqu'à tuer dans l'oeuf le projet de réforme ? La réponse, ce lundi 29 janvier, à l'issue du 30e sommet de l'UA.
Face à face, Liévin Feliho, président du Think tank Cherpaa et le journaliste Théophile Kouamouo. Débat animé par Dominique Tchimbakala, le vendredi 26 janvier 2018 dans le journal Afrique.