Fil d'Ariane
Au lendemain du coup d'État en Guinée du 5 septembre 2021, la Cédéao avait annoncé des sanctions ciblées contre les auteurs et appelé à des élections au plus tard dans les six mois, réclamant une transition "très courte".
"La transistion ne devrait pas durer plus de six mois. Dans six mois, il faudrait organiser des élections", avait déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Jean Claude Kassi Brou.
La Cédéao avait également décidé de geler les avoirs financiers des nouveaux dirigeants du pays et des membres de leurs familles, et de leur imposer des interdictions de voyager.
L'organisation des Etats d'Afrique de l'Ouest avait suspendu la Guinée de ses instances et dépêché le 10 septembre à Conakry une mission qui a pu rencontrer le chef des putschistes, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, ainsi que M. Condé, 83 ans, renversé et arrêté cinq jours auparavant.
Le 30 octobre 2021, une délégation de la Cédéao en visite à Conakry a relevé une "dynamique positive" en Guinée "vers un retour à l'ordre constitutionnel".
"La charte de la transition a été adoptée (et) les différents organes de la transition se mettent en place progressivement", a indiqué M. Brou qui a rencontré notamment l'homme fort de la junte, le colonel Mamady Doumbouya, et des membres de son gouvernement.
"Un premier ministre civil a été nommé, le gouvernement se met en place progressivement et le conseil national de transition devrait être mis en place dans les jours et semaines à venir. Donc, c’est une dynamique positive", a souligné le président de la Commission de la Cédéao.
"Nous sommes totalement disposés, c’est notre rôle, notre mission, à accompagner de manière concrète ce processus. Il y a beaucoup d’actions qui doivent être menées, la question de la Constitution, la question des organes de gestion des élections, la question du recensement, le fichier électoral, sur tous ces aspects la Commission de la Cédéao est prête à apporter sa contribution en travaillant de concert avec les autorités nationales", a assuré M. Brou.
A la suite du putsch du 18 août 2020, la Cédéao avait pris des sanctions essentiellement économiques et suspendu le Mali de l'organisation. Ces sanctions avaient été levées à la suite de l'engagement des militaires dirigés par le colonel Assimi Goïta sur la voie d'une transition de 18 mois maximum. Ils avaient programmé des élections le 27 février 2022.
Mais depuis, le colonel Goïta a mené, en mai 2021, un nouveau coup de force en évinçant le président de transition Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane. La communauté internationale (avec la Cédéao), dans un communiqué commun, exprime des inquiétudes croissantes sur le respect des échéances et exigent la "libération immédiate" de MM. Ndaw et Ouane.
Lors d'un sommet le 16 septembre à Accra, l'organisation régionale a exigé des militaires maliens le "respect strict du calendrier de la transition" vers le rétablissement d'un pouvoir civil.
Se disant "très préoccupée par la lenteur dans la préparation des élections" prévues fin février, elle a affirmé que leur tenue dans les délais était "non négociable".
La Cédéao a demandé "aux autorités de la transition de soumettre au plus tard à la fin du mois d’octobre 2021, le chronogramme devant conduire aux étapes essentielles pour les élections de février 2022". Elle a insisté que "seules les réformes nécessaires pour la tenue des élections à la date indiquée devraient être mises en œuvre".
Le groupement régional africain prévoit des sanctions qui "incluraient notamment l'interdiction de voyage" pour les personnes (et leur famille) dont les actions impactent négativement le calendrier de transition tel qu'il a été arrêté, ainsi que le gel de leurs avoirs financiers.
Le 25 octobre dernier, le gouvernement malien dominé par les militaires a expulsé le représentant de la Cédéao à Bamako, Hamidou Boly, accusé d'"agissements incompatibles avec son statut".
La Cédéao regrette "cette décision extrême", mais "reste engagée et continuera à déployer ses efforts pour appuyer une transition réussie et apaisée au Mali", selon un communiqué publié jeudi 28 octobre par l'organisation basée à Abuja, la capitale du Nigeria.
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