Soudan : 132 morts dans des affrontements au Darfour-Ouest

Alors qu'un précédent bilan faisait état de 87 morts, mardi, le nombre de personnes tuées dans des affrontements tribaux au Darfour-Ouest s'élève désormais à 132. Le gouverneur de la région indique que le "pillage" se poursuit malgré la fin des combats.
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Carte Darfour Ouest
Depuis le début du conflit dans cette région en 2003, opposant des minorités ethniques aux forces du régime de l'ex-président, Omar el-Béchir, plus de 2,5 millions de personnes ont été déplacées.
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Au moins 132 personnes ont été tuées, depuis samedi, au Soudan, dans des affrontements tribaux autour d'El-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, selon le gouverneur de cette région troublée. L'état d'urgence y a été décrété.

"Selon les rapports médicaux, le nombre de morts est à présent de 132", a indiqué lors d'une conférence de presse, à Khartoum, Mohamed Abdallah Douma, le gouverneur de ce territoire frontalière du Tchad. Il a ajouté que "la situation était désormais relativement stable", qu'il n'y avait "plus de combats" mais que le "pillage" continuait.

Selon la même source, les "miliciens" ayant attaqué la ville viennent notamment "de pays voisins comme le Tchad et la Libye" et ont employé de "l'artillerie lourde".

Les heurts ont éclaté lorsqu'un "groupe armé a attaqué des citoyens qui se rendaient en ville", en tuant trois d’entre eux, a affirmé le responsable. Les Nations unies avaient elles évoqué des "affrontements entre la tribu Al-Massalit et les tribus arabes".

Le précédent bilan, publié mardi par Comité central des médecins, fondé en 2016 pour représenter la communauté médicale soudanaise, faisait état de 87 morts et 191 blessés.

300.000 morts depuis 2003

En janvier, deux semaines après la fin de la mission de paix conjointe de l'ONU et de l'Union Africaine (Minuad) au Darfour, des affrontements similaires avaient fait plus de 200 morts, la plupart au Darfour-Ouest.

Le conflit dans cette région a éclaté en 2003 entre des forces du régime de l'ex-président Omar el-Béchir, destitué en avril 2019 sous la pression de la rue, et des membres de minorités ethniques s'estimant marginalisées.

Le pouvoir avait déployé des milices armées composées essentiellement de nomades arabes, accusées notamment de faire du "nettoyage ethnique".

Les violences ont fait quelque 300.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés, essentiellement durant les premières années du conflit, selon l'ONU.

(Re)voir : Accord de paix au Soudan : "il faut espérer que cela ne débouche pas sur d'autres sécessions"

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