"Si nous n’agissons pas immédiatement, un million de personnes pourraient connaître la famine dans les mois qui viennent", c’est le cri d’alarme lancé par Ban Ki-Moon, le Secrétaire général de l’ONU, face à la situation au Soudan du Sud. Les récents combats dans l’État pétrolier d’Unité, au nord du pays, ont aggravé la situation et, sur place, les ONG doivent faire face à de multiples problèmes.
Il y a tout d’abord les soins aux personnes blessées dans les affrontements, aussi bien civils que combattants. "Depuis le début des combats, nous avons traité plus de 1 800 blessés de guerre, des gens qui ont été le plus souvent touchés par des balles," explique Raphaël Gorgeu, chef de mission chez
Médecin Sans Frontières (MSF), au Soudan du Sud.
Les maladies, qui se développent et se propagent à grande vitesse du fait des déplacements de population, sont un véritable fléau pour les associations sur place. "On recense énormément de cas de rougeole par rapport aux cinq dernières années. C’est une maladie contagieuse et les enfants ne sont pas tous immunisés. Et avec tous ces mouvements de population, le risque augmente. Il y aussi une hausse des cas de malaria (le paludisme, ndlr), et des épidémies de choléra. Il existe aussi des maladies que l’on trouve surtout au Soudan du Sud comme le
Kala-azar(maladie transmise par un insecte, ndlr)", poursuit Raphaël Gorgeu.
Et cela ne va pas aller en s’arrangeant. La saison des pluies doit débuter d’ici un mois environ. Outre les inondations qu'elle provoque, elle devrait aggraver la propagation des maladies hydriques (provoquées par l’ingestion ou le contact avec des eaux insalubres, ndlr). "Cela va décupler les infections respiratoires, les diarrhées, les cas de choléra et de pneumonie, qui tuent la plupart des enfants de moins de cinq ans dans le pays", affirme Doune Porter, porte-parole d’
UNICEF au Soudan du Sud.