Fil d'Ariane
L'ambiance était mouvementée au Parlement sud-soudanais, mercredi 25 mars, après la décision de prolonger jusqu'en 2018 le mandat du président Salva Kiir. D'un côté la colère des proches de l'ancien chef de la rébellion Riek Machar, de l'autre les partisans du président Salva Kiir ne cachaient pas leur joie.
"Nous avons décidé de ne pas organiser d'élections mais d'amender la Constitution pour donner une chance à la paix, a déclaré Michael Makui Louth, le ministre sud-soudanais de l'information. Le Parlement a tranché en offrant, non pas deux ans de plus au président comme nous le préconisions mais trois. Cela ne veut pas dire pour autant que le gouvernement du Soudan du Sud va stopper toute négociation pour la paix".
Une décision, aussitôt vécu comme un véritable hold-up constitutionnel par l'opposition. En effet, le mandat du président Salva Kiir devait s'arrêter en juillet prochain et des élections présidentielles et législatives devaient avoir lieu dans la foulée.
"C'est malheureux de voir que ce Parlement passe son temps à rouler pour lui, pour ce président, a regretté Onoty Odigo, chef de l'opposition au Parlement. C'est complètement inconstitutionnel. Le Parlement est censé tirer sa légitimité du peuple".
Même si des élections paraissaient difficilement envisageables, alors que le pays se remet de plusieurs années de guerre civile, beaucoup craignent que les récents accords de cessez-le-feu signés à Addis-Abeba (Ethiopie) ne volent en éclat.
Une hypothèse qui inquiète alors que les récents affrontements entre les partisans de l'un et l'autre camp on déjà fait des dizaines de milliers de morts et contraint au moins 2 millions de personnes à fuir leur foyer.