Fil d'Ariane
Civils et militaires devaient se retrouver ce 1er avril pour revenir au statu quo d'avant le putsch d'octobre 2021 au Soudan. Cependant, un responsable annonce que la signature de l'accord supposé relancer la transition démocratique est repoussée au 6 avril.
Khaled Omar Youssef, l'un des responsables civils limogés et arrêtés lors du coup d'Etat du général Abdel Fattah al-Burhane, aujourd'hui porte-parole du processus politique qui rassemble militaires et civils, annonce une nouvelle réunion. Un différend sur "des points techniques liés à la réforme des forces de sécurité" force les protagonistes à s'accorder cinq jours supplémentaires de négociations, jusqu'au 6 avril, a-t-il expliqué.
Après des semaines de séminaires sur les différentes questions épineuses qui divisent militaires, paramilitaires et civils, tous devaient se retrouver pour signer un document final dessinant les grandes lignes de la transition vers un gouvernement civil puis à terme l'élection d'institutions démocratique. Au lieu de cela, ils se retrouvent dans l'après-midi pour "convenir d'une nouvelle date de signature de l'accord politique final, qui n'a pas pu être signé" en raison de "l'absence d'un consensus sur certaines questions", affirme Khaled Omar Youssef dans un communiqué.
Depuis la fin de la dictature d'Omar el-Béchir en 2019, la lutte pour le pouvoir au Soudan opposait civils et militaires. Aujourd'hui, ce sont deux généraux qui se disputent la haute main : Burhane et son second, Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", le patron des très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
La réforme des forces de sécurité, c'est-à-dire l'intégration des paramilitaires aux troupes régulières, est la pomme de discorde opposant les deux hommes. La semaine dernière, ils s'étaient tous deux affichés côte-à-côte à Khartoum pour l'ouverture des discussions sur cette réforme. Mais les deux hommes n'étaient plus là, ni la plupart de leurs proches lieutenants, à la clôture des discussions qui, selon les observateurs, sont au point mort, les deux généraux n'ayant pas le même calendrier ou modalités pour l'intégration des paramilitaires.