Tanzanie : l'incendie menaçant les pentes du Kilimandjaro "maîtrisé"

L'incendie qui dévorait depuis deux jours les pentes mont Kilimandjaro, le plus haut sommet d'Afrique, est largement "maîtrisé" ce 23 octobre. La cause de ce désastre écologique est encore inconnue mais les autorités affirment qu'il est dû à "des activités humaines."
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Le mont Kilimandjaro fumant encore des incendies
Capture d'écran d'une vidéo montrant de la fumée s'élevant des pentes du Mont Kilimandjaro en Tanzanie ce 23 octobre. Selon le ministère des Ressources naturelles et du Tourisme, l'incendie serait largement "maîtrisé".
© Chaîne de télévision TBC via AP
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Le feu s'est déclaré dans la soirée du 21 octobre à proximité du camp Karanga, halte pour randonneurs et alpinistes située à environ 4.000 mètres d'altitude sur une des voies d'ascension les plus fréquentées menant au "toit de l'Afrique" (5.895 mètres).

Voir : Tanzanie : incendie sur le mont Kilimandjaro
 
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"Nous avons réussi à maîtriser l'incendie. Dans une large mesure, il est déjà éteint dans la plupart des zones, bien qu'il y ait encore des fumerolles", a déclaré ce 23 octobre dans la matinée le secrétaire permanent du ministère des Ressources naturelles et du Tourisme, Eliamani Sedoyeka, à la chaîne publique TBC.

En début de soirée, le ministère a annoncé dans un communiqué que le feu avait été contrôlé en plusieurs autres points. "La situation est globalement sous contrôle, nous pensons qu'elle sera complètement maîtrisée au fil du temps", a-t-il assuré.

L'incendie n'a fait aucune victime dans ce haut lieu touristique du nord-est de la Tanzanie, très prisé notamment des amateurs de trekking et alpinisme. Plusieurs dizaines de milliers de personnes gravissent ses pentes chaque année.

Un total de 500 personnes - pompiers, personnels de l'autorité des parcs nationaux (Tanapa), policiers ainsi que des civils (étudiants, habitants, employés d'un tour-operator) - se sont mobilisées pour combattre le feu, qui avait été attisé par un fort vent.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux samedi montraient de larges flammes dévorant une végétation de buissons et d'arbustes et dégageant d'épais panaches de fumée grise. Les pompiers ont notamment réussi à éviter que les flammes n'atteignent la zone de forêt située en contrebas.
 

Cause humaine probable


Si l'origine de l'incendie n'est pas encore formellement identifiée, Eliamani Sedoyeka a estimé samedi 22 octobre soir qu'"il est possible qu'un grimpeur ou des ramasseurs de miel aient causé l'incendie par négligence".
Un responsable de l'autorité des parcs nationaux (Tanapa), Herman Batiho, a affirmé être "sûr qu'il est dû à des activités humaines, peut-être l'extraction de miel par des habitants ou (...) des braconniers".

Cet incendie intervient exactement deux ans après un feu qui avait ravagé, durant une semaine en octobre 2020, 95 km2 de pentes, sans faire de victime. Selon les premiers éléments de l'enquête à l'époque, le feu avait été causé par des porteurs qui accompagnaient des grimpeurs.
 
feux sur le Kilimandjaro en octobre 2020
Capture d'écran d'une vidéo montrant l'incendie déclenché le 12 octobre sur le Mont Kilimandjaro.
© AP

Montagne emblématique dont la cime enneigée est connue à travers le monde, le Kilimandjaro et la zone qui l'entoure sont classées comme parc national, inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco.

D'une superficie totale de plus de 75.000 hectares (plus de 750 km2), le parc abrite un écosystème remarquable, avec une flore riche et une faune composée d'éléphants, buffles, antilopes...
 
Un groupe d'éléphants marche le soir devant le mont Kilimandjaro, le 17 décembre 2012.
Un groupe d'éléphants marche le soir devant le mont Kilimandjaro, le 17 décembre 2012.
© Ben Curtis / AP

Ce massif volcanique constitué de trois pics (Kibo, Mawenzi, Shira) n'échappe pas au réchauffement climatique, qui assèche notamment sa végétation, composée successivement de plaines, de forêt de montagne puis de lande d'altitude, avant un désert alpin et le sommet.

Les "neiges du Kilimandjaro" célébrées par Ernest Hemingway pourraient même disparaître d'ici 2040, selon un rapport de 2011 de l'Organisation météorologique mondiale, l'agence météo de l'ONU, sur la situation climatique de l'Afrique.

La surface couverte par les glaciers y a reculé de 85% en un siècle, passant de 11,40 km2 en 1912 à 1,76 km2 en 2011.