Tchad : 139 personnes arrêtées au cours d’une manifestation en octobre remises en liberté

139 personnes arrêtées au cours d'une manifestation réprimée dans un bain de sang en octobre au Tchad ont été remises en liberté le 11 décembre après un mois et demi de détention. Les manifestations d'octobre ont fait une cinquantaine de morts. 
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Manif Tchad
Des militants anti-gouvernement mettent le feu à une barricade, durant une manifestation à N'Djamena le 20 octobre 2022. 
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Ce 11 décembre, le substitut du procureur de la République de N'Djamena annonce la remise en liberté de 139 personnes.  Elles étaient emprisonnées depuis un mois et demi, après avoir été arrêtées au cours d'une manifestation réprimée dans un bain de sang en octobre au Tchad. Au total, 80 d'entre elles ont écopé de un à deux ans d'emprisonnement avec sursis et les 59 autres ont été relaxées à l'issue d'un procès de masse de 401 personnes. 

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"Toutes ces personnes sont munies d'un ordre de libération, déclare le second substitut du procureur de N'Djamena, Rachid Mahamat Allamine.  Dès cet instant elles sont libres et peuvent rentrer chez elles."  Ce procès s'est tenu à huis clos fin novembre pendant quatre jours, sans avocats et sans médias indépendants, dans le bagne de Koro Toro à 600 km au nord-est de N'Djamena, la capitale, où les manifestants arrêtés avaient été massivement transférés.

262 personnes condamnées

Lors de ce même procès, 262 personnes ont été condamnées à des peines de 2 à 3 ans de prison ferme pour "attroupement non autorisé, destruction de biens, incendie volontaire, violence et voies de fait et trouble à l'ordre public". Les 139 hommes sont arrivés en fin de journée au ministère de la justice à N'Djamena à bord de véhicules militaires après 48 heures de route depuis la prison de Koro Toro et avaient l'air fatigués, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ils avaient été arrêtés à N'Djamena pendant et après la manifestation organisée le 20 octobre contre le pouvoir qui avait fait une cinquantaine de morts, essentiellement dans la capitale, quand les forces de l'ordre avaient ouvert le feu sur la moindre tentative de rassemblement. Le pouvoir avait alors reconnu l'arrestation de 601 personnes pour la capitale et leur transfert dans la prison de haute sécurité de Koro Toro. 

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Le président de transition Mahamat Idriss Déby Itno les avait accusés d'avoir voulu mener une "insurrection" et une tentative de "coup d'Etat". Le 8 décembre, 80 jeunes âgés de 13 à 18 ans ont été remis en liberté provisoire.