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Tchad : la rentrée scolaire compromise

Depuis le mois de janvier, les instituteurs ont entamé une grève illimitée. Ils demandent au gouvernement de leur payer leurs salaires qu'ils n'ont pas touchés en 2017. La rentrée doit avoir lieu le 1er octobre mais le bras de fer entre les syndicats et les autorités se poursuit. Peu de chance que la rentrée ai lieu. Reportage.  
Ces petites filles ont ouvert leurs cahiers.... mais ne sont pas très concentrées !
Chaque jour, leur maman, Mariam leur demande de réviser leurs cours. Depuis le mois de janvier, ses 5 enfants n'ont pas eu classe. 
La rentrée scolaire est prévue pour le 1er octobre mais elle risque encore d'être reportée : les enseignants sont en grève illimitée. 

"Il faut que l'école reprenne pour que mes enfants puissent avoir une bonne éducation. À cause de cette grève, mes enfants n'ont pas les bases en lecture et en écriture. J'espère que l'école va reprendre pour qu'ils puissent apprendre et avoir un avenir." raconte Mariam Yamgoto, mère de 5 enfants.

Mariam aimerait bien pouvoir inscrire ses enfants dans une école privée.... mais elle n'en a pas les moyens.

Dans la cour de l'école de Walia Goré, l'heure est à la distribution des carnets d'écriture aux écoliers.
Juste pour la forme, car dans ce quartier aussi il n'y a pas eu cours depuis janvier. Les salles de classe sont vides.

 "Ca fait 5 mois que l'on a pas utilisé ce tableau". explique une institutrice.

Tous les professeurs de cette école primaire sont en grève. Et la nature commence à reprendre ses droits autour des bâtiments.

"Mon salaire a été divisé par deux. C'est difficile car notre salaire ne couvre pas nos besoins quotidiens." argumente  Djonse Germaine, institutrice de CE2.

Comme tous les fonctionnaires, les enseignants réclament le paiement de leurs primes et indemnités. Elles ont été coupées en raison de la crise économique qui touche le pays.
Cela fait des mois que les syndicats négocient avec le gouvernement, sans résultats jusqu'à présent. 
 
"Dans le décret, on nous a coupé deux fois les salaires et on nous a enlevé la prime, cela dépasse l'entendement humain. On est pret à accueillir la rentrée scolaire pourvue mais avant il faut nous régler nos comptes de l'année 2017-2018." explique Mbaïriss Ngartoïde Blaise, secrétaire régional du syndicat des enseignants du Tchad

De son côté, le gouvernement, qui n'a pas souhaité réagir malgré nos sollicitations, demande la reprise du travail pour discuter de cette revendication.
En attendant, les élèves qui n'ont eu que 4 mois de classe l'année dernière vont trouver à la rentrée les grilles de l'école fermées.