Fil d'Ariane
Les Tchadiens ont approuvé avec 86% des voix le projet de nouvelle Constitution, a indiqué la commission électorale selon des résultats officiels provisoires. Le texte a été soumis par la junte militaire au pouvoir depuis deux ans et demi.
Le président de la transition du Tchad, le général Mahamat Idriss Déby, salue le président français, Emmanuel Macron, au palais de l'Élysée à Paris, le 12 novembre 2021.
"Ils ont transformé les résultats, montés depuis longtemps pour les rendre publics aujourd'hui. C'est une honte pour le pays", a dénonce Yoyana Banyara, président du Bloc Fédéral qui a appelé à voter non au scrutin.
Pour Max Kemkoye, le président du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) qui appelait au boycott, "le taux de participation serait moins que ce que la CONOREC a annoncé, tout le monde a vu le jour du vote le boycott a été respecté."
Le taux de participation au référendum du 17 décembre a atteint 63,75%, selon la commission électorale. L'institution se félicite de la bonne tenue du vote. Elle ne relève que des "dysfonctionnement mineurs".
"Les tchadiens ont voté pour l’Etat unitaire fortement décentralisé à 86%. Cependant il faudrait aussi écouter les 14% des Tchadiens qui ont voté non à travers le message qu’ils veulent porter", a commenté le porte-parole de la coalition pour le oui.
Pour une partie de l'opposition et de la société civile, ce scrutin s'apparente à un plébiscite destiné à préparer l'élection du président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno. Mais aussi à perpétuer une "dynastie" initiée par son défunt père il y a 33 ans, déjà à l'issue d’un putsch.
Les résultats définitifs doivent être proclamés par la Cour Suprême le 28 décembre. Ce référendum constitue une étape-clé vers le retour au pouvoir aux civils promis par la junte militaire et finalement repoussé à fin 2024.