Fil d'Ariane
Le collectif de partis d'opposition et d'associations de la société civile Wakit Tamma a appelé à manifester ce samedi 8 mai contre le Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par le fils du défunt président Idriss Déby Itno, Mahamat Idriss Déby, qui concentre presque tous les pouvoirs.
La veille, les autorités militaires avaient interdit les rassemblements prévus par Wakit Tamma. Les forces de l'ordre sont massivement déployées dans les rues de la capitale.
Malgré cette interdiction, des manifestants de l'opposition étaient présents dans différents endroits de la capitale, comme en témoigne ce tweet de la correspondante de TV5MONDE à N'Djamena.
#Tchad Nouvelle journée de manifestation à certains endroits de N’Djamena. Sur ces images de la société civile, les mêmes revendications pour ces groupes de jeunes : la démission du CMT, une transition dirigée par les civils et la dénonciation des ingérences françaises. pic.twitter.com/scD54uV8wW
— Aurélie Bazzara-Kibangula (@Aurelie_Bazzara) May 8, 2021
La police a dispersé ces manifestants à coups de gaz lacrimogène. Selon le collectif de l'opposition, Wakit Tamma, il y a eu des blessés et des arrestations.
Un petit groupe de manifestants a brûlé des drapeaux français, dans le 5e arrondissement, dans le nord de la capitale selon l'AFP. La France est accusé de soutenir le nouveau pouvoir tchadine. Emmanuel Macron est le seul chef d’Etat occidental à avoir fait le déplacement. « Oui à un pouvoir civil », ont écrit sur une pancarte des manifestants.
Le 27 avril, six personnes avaient été tuées à N'Djamena, la capitale, et dans le sud du Tchad, selon les autorités, neuf selon une ONG locale, au cours de manifestations, interdites par les autorités, à l'appel de l'opposition et de la société civile. Plus de 600 personnes ont été arrêtées.
Revoir : Tchad : l'opposition violemment réprimée par les forces de l'ordre
La junte a constitué dimanche 2 mai par décret un gouvernement de transition composé de 40 ministres et secrétaires d’État. Les postes régaliens sont presque tous aux mains de membres du Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti d'Idriss Déby.
Deux membres du parti de l'opposant historique au maréchal Déby, Saleh Kebzabo, ont fait leur entrée dans le gouvernement de transition. Le parti de M. Kebzabo s'est depuis retiré du collectif Wakit Tama. "Notre parti s'est retiré et n'appelle pas à manifester samedi", a déclaré jeudi à l'AFP Saleh Kebzabo.
Lire : Succession politique de père en fils en Afrique : quand la République devient héréditaire