Tchad : Mahamat Idriss Déby Itno définitivement "désigné" président de la transition

Le dialogue national au Tchad a définitivement "désigné", samedi 8 octobre, le général Mahamat Idriss Déby Itno, comme président d'une "transition" prolongée de deux ans vers des élections "transparentes", 18 mois après qu'il a pris le pouvoir à la tête d'une junte militaire. 
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Mahamat Idriss Déby

(Archive) Le général Mahamat Idriss Déby salue le président français, Emmanuel Macron, qui l'accueille pour une réunion sur la crise du Sahel au palais de l'Élysée à Paris, le 12 novembre 2021.

Michel Euler (AP)
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Le Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS), ouvert laborieusement le 20 août après de multiples reports, s'est achevé, samedi 8 octobre, à N'Djamena, devant une assistance fournie de civils et de militaires, par un discours du général Mahamat Idriss Déby Itno.

Arborant son treillis de général de la Garde présidentielle qu'il commandait à la mort de son père, le chef de l'Etat est arrivé au Palais du 15 janvier en saluant la foule avec son bâton de commandement du toit ouvrant d'un SUV blindé entouré de militaires aux bérets rouges de sa garde prétorienne.
Au terme d'une cérémonie de plus de deux heures, il a exprimé sa "fierté" devant ces "assises" qui ont permis de "sortir du scénario de l'horreur".

Il a réitéré son engagement pris, à la demande de groupes rebelles dans le cadre des accords de Doha le 8 août, de libérer des prisonniers de guerre, en échange d'un cessez-le-feu et de leur participation au dialogue et malgré le boycott de deux des plus importants groupes.

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Possibilité de se présenter à la prochaine présidentielle

Le chef de l'État a promis notamment "une nouvelle phase de la transition" consacrée à "réaliser les délais prescrits pour le retour à l'ordre constitutionnel".

L’assemblée a également entériné la possibilité pour Mahamat Idriss Déby Itno de se présenter à la présidentielle à l'issue de la transition. L’intéressé avait fait la promesse contraire il y a 18 mois à la communauté internationale.

La rencontre a été boycottée par une très grande partie de l'opposition politique et de la société civile. Elles dénoncent une "succession dynastique" au pouvoir.
Certains des plus puissants mouvements rebelles armés n’ont pas non plus pris part aux discussions. 

Adoption de résolutions « par consensus »

Mahamat Idriss Déby Itno avait été déjà été proclamé par l'armée président de la république de transition le 20 avril 2021, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) de quinze généraux. Sa nomination est alors intervenue le jour de l'annonce de la mort de son père Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles après avoir régné d'une main de fer 30 années durant. 

Les généraux promettaient déjà des "élections libres et démocratiques" au terme d'une transition de 18 mois renouvelable une fois, après avoir dissout Parlement et gouvernement et abrogé la Constitution.

Il y a une semaine, le DNIS avait adopté "par consensus" diverses résolutions. Parmi celles-ci, la prolongation de 24 mois de la transition, la possibilité pour les dirigeants de la junte de se présenter aux scrutins qui suivront, la dissolution du CMT et un gouvernement "de réconciliation" qui sera nommé et possiblement révoqué par le "président de transition".

(Re)voir : Entretien : l'opposition tchadienne réagit à la prolongation de la transition
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