Fil d'Ariane
Adouma Alio Ali est un homme est meurtri. Bientôt il devra rendre sa blouse blanche. Autorisation non valable, détention de médicament périmés... Les autorités sanitaires n'ont pas lésiné sur les critiques, pour faire fermer sa boutique.
Pourtant quelques clients sont encore là... En nous montrant tous ses papiers, Adouma commence déjà à se défendre. Lui assure que c'est une erreur, et que les autorités ont interverti des fichiers. "Ils me disent que mes médicaments osnt périmés, mais ils ne m'ont montré aucune boîte périmée, ils n'ont même pas pris entre leurs mains mes boîtes de médicaments. ici, j'ai la climatisation, mes vaccins sont dans un réfrigérateur..."
"Réguler et assainir", voilà le mot d'ordre suivi par les contrôleurs. Plus de 300 officines auraient été vérifiées, trois sur quatre sont mises en demeure ou doivent fermer... À N'Djamena, les médicaments sont vendus parfois dans des conditions étonnantes, dans la rue, sur des bouts de trottoirs... Beaucoup de faux médicaments circulent à cause la porosité des frontières, à cause d'approvisionnement douteux, venus d'Inde ou du Nigeria. Pour les professionnels et le vice-président de l'ordre des pharmaciens du Tchad, le Docteur Haroun Badawi, il fallait tout remettre à plat. "Il y a quelque fois des médicaments de contrefaçon qui peuvent rentrer dans le circuit normal. Et la mission a procédé immédiatement au retrait de ces produits qui seront détruits bientôt."
Plus loin dans la ville, la devanture de la pharmacie du Salut à Chagoua ne paye pas de mine. Mais le contrôle de Judith Mogodé s'est bien passé. Depuis 10 ans, sa pharmacie commande les médicaments via des grossistes certifiés par l'Etat. Logiciel pour gérer ses stocks, médicaments périmés jetés systématiquement dans des cartons... Les clients se sentent rassurés. "Ces contrôles devraient se faire autant que possible, même une ou deux fois par an", explique le Docteur Judith Mogodé. "Cela donnerait confiance à la population, car elle saurait que les autorités se soucient de leur santé..."
Judith prône même une plus grande sévérité, pour éradiquer les gérants douteux.