Fil d'Ariane
Mahamat Idriss Déby, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT), exerce la fonction de "président de la République", de "Chef suprême des armées" et concentre presque tous les pouvoirs.
L'opposition "appelle la population tchadienne à ne pas obéir aux décisions illégales, illégitimes et irrégulières prises par le CMT, notamment la charte de la transition, le couvre-feu, la fermeture des frontières".
Parmi les signataires figurent le parti de Saleh Kebzabo, opposant "historique" d'Idriss Déby, et la formation de Succès Masra, un des plus farouches contempteurs du régime de l'ancien président. Ce dernier n'a pas pu se présenter à l'élection présidentielle cette année : la Constitution tchadienne a été modifiée afin qu'il n'ait pas l'âge minimum légal requis pour concourir à la présidence du Tchad.
Succès Masra était l'invité de TV5MONDE
Ces partis appellent la communauté internationale "à accompagner le peuple tchadien dans la restauration de l'état de droit et de la démocratie".
Ils ont par ailleurs "mis en garde" la France, ancienne puissance coloniale, qui a soutenu l'ex-chef de l'Etat depuis son accession au pouvoir en 1990 à la tête d'une rébellion, "de ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures du Tchad".
Lors d'un entretien avec TV5 Monde, Succès Masra a déclaré vouloir "interpeller notamment la France qui est en train de manquer encore une occasion de ne pas considérer uniquement le Tchad comme un territoire sans [considérer] le peuple". S'adressant directement au président français Emmanuel Macron, M. Masra ajoute "que la France, pays dit des droits de l'homme, accrédite et prenne acte d'un coup d'État... Je tombe des nues!"
Le chef de l'Etat français Emmanuel Macron se rendra vendredi aux obsèques du président tchadien Idriss Déby, tué au combat lundi, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
"Le président de la République lui a rendu hommage ce matin en conseil des ministres, il se rendra à ses obsèques en fin de semaine", a précisé M. Attal lors d'une conférence de presse, en saluant, "un homme de courage, un homme passionné de son pays".
Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans et partenaire-clé des Occidentaux dans la lutte contre les jihadistes au Sahel, est mort lundi, selon la présidence tchadienne, à l'âge de 68 ans, des suites de blessures subies au front contre des rebelles.
Mahamat Idriss Déby, jeune général de corps d'armée de 37 ans, a dissous l'Assemblée nationale et le gouvernement. "Il occupe les fonctions de Président de la République, de Chef de l’État et de Chef suprême des armées", selon la charte de transition, publiée mercredi.
"Il nomme et révoque les membres du gouvernement de transition" et désigne "les membres du Conseil national de transition", en charge de la fonction législative.
Le conseil militaire de transition (CMT) est composé de 15 généraux connus pour être dans le cercle des plus fidèles de l'ex-chef de l’État.
Ce CMT a juré que de nouvelles institutions verraient le jour après des élections "libres et démocratiques" dans un an et demi.