Saura-t-on enfin un jour dans quelles conditions Thomas Sankara est mort en 1987 ? La question était taboue jusqu'à 2014 et la chute de Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso ex-compagnon d'arme de Sankara soupçonné d'être un personnage central de l'affaire. Compaoré exilé en Côte d'Ivoire, la demande de vérité s'est enfin exprimée.
Dès le début de son discours ce 28 novembre à Ouagadougou, le président français Emmanuel Macron a tenu à saluer la mémoire de Sankara.
« Cet avenir que vous souhaitez inventer. » Hommage à Thomas Sankara. pic.twitter.com/ZDrqpVPqp3
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 28 novembre 2017
Au delà de l'hommage, le fait marquant reste cette annonce du président français : Paris va lever le secret défense sur les conditions de cet assassinat. Car le rôle de la France est fréquemment pointé du doigt.
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A Paris également, des voix s'élèvent depuis 3 ans pour faire avancer l'enquête. La députée France Insoumise Mathilde Panot était ce mardi 28 novembre invitée de TV5MONDE. Elle a demandé la création d'une commission parlementaire pour établir le rôle de la France dans cet assassinat. Relayant ici les demandes de la coalition Ditanye au Burkina Faso, elle estime que l'enjeu est aussi "un assainissement des relations entre Paris et Ouagadougou, entre la France et l'Afrique" plus généralement.
Pour Mathilde Panot, il est normal qu'un pays souhaite faire la lumière sur un événement fondateur. Pour la députée FI, Thomas Sankara avait lié "écologie, émancipation, bonheur et dignité humaine. Des principes qui donnent une ligne d'horizon".
La décision de lever le secret défense sur les circonstances de l'assassinat du Président #Sankara honore la France. Il faut saluer la persévérance des militant.e.s burkinabè. Leur lutte est un modèle. La vérité conditionne un avenir apaisé entre nos payshttps://t.co/sY8gyEUDJA
— Mathilde Panot (@MathildePanot) 28 novembre 2017