Togo : des opposants et des membres de la société civile demandent la "démission" de Gnassingbé

Deux grands partis politiques de l'opposition et des organisations de la société civile demandent ce 12 juin la "démission" de Faure Gnassingbé. Cet appel à la "désobéissance" intervient ne semaine après des manifestations de jeunes contre le pouvoir.

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Le président Faure Gnassingbé lors du sommet sur l'IA à Kigali, au Rwanda, le 3 avril 2025.

Le président Faure Gnassingbé lors du sommet sur l'IA à Kigali, au Rwanda, le 3 avril 2025. 

© AP Photo/Yuhi Irakiza
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Les deux partis répètent rejeter la nouvelle Constitution, adoptée en avril 2024, qui permet à Faure Gnassingbé de consolider son pouvoir au sein d'un régime parlementaire dont il occupe la plus haute fonction, celle de président du Conseil.

Lire Togo : quelles sont les causes de la contestation citoyenne ?

Dans une déclaration lue lors d'une conférence de presse, l'Alliance nationale pour le changement (ANC), les Forces démocratiques pour la République (FDR) et une partie de la société civile ont demandé "solennellement et publiquement la démission immédiate de Faure Gnassingbé".

Il "doit rendre le pouvoir au peuple togolais à qui appartient la souveraineté nationale", ont-ils martelé. "L'imposition d'une constitution dite de la 5ème République, sans référendum, sans consultation populaire et sans consensus national, constitue un acte de haute trahison contre le peuple togolais et la démocratie", ont-ils dénoncé.

Ces partis politiques et des membres de la société civile ont également appelé les Togolais à "désobéir et à s'organiser pour faire échec à l'autorité illégitime à compter du lundi 23 juin".
Le Togo est dirigé depuis 2005 par Faure Gnassingbé, successeur de son père resté près de 38 ans à la tête du pays.

L'opposition et la société civile l'accusent de vouloir rester indéfiniment à la tête de l'État. Mais pour les autorités, la réforme constitutionnelle vise plutôt à "dépersonnaliser" le pouvoir.
"C'est le fruit de notre cheminement historique" en vue de renforcer "l'unité nationale et la cohésion du pays", avait expliqué à l'AFP Gilbert Bawara, ministre de la Réforme du service public, du Travail et du Dialogue social.

La semaine dernière, les 5 et 6 juin, des manifestations lancées sur les réseaux sociaux par des jeunes et des militants de la société civile ont eu lieu à Lomé pour protester contre le régime. Elles ont été dispersées par la police, une cinquantaine de personnes ont été arrêtées puis libérées.
D'autres personnes ont été placées en garde à vue.

Voir Togo : une mobilisation dispersée par les forces de l'ordre

De nouveaux appels à manifester ont été lancés ces deux derniers jours sur les réseaux sociaux, pour les 26, 27 et 28 juin. "Ce n'est que le début de l'exaspération du peuple togolais. Le mur de la peur est en train de se fissurer. La jeunesse se réveille", a déclaré à l'AFP David Dosseh, porte-parole du Front citoyen Togo debout (FCTD, regroupement d'organisations de la société civile).

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