Togo : deux journalistes arrêtés suite à la plainte d'un ministre

Deux journalistes togolais ont été mis en examen et écroués, mercredi 15 novembre, à Lomé. Ils sont, selon leurs proches, accusés de "diffamation" après avoir affirmé sur les réseaux sociaux qu'un ministre s'est fait voler l'équivalent de 600.000 euros à son domicile.

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Le journaliste togolais, Loïc Lawson.

Le journaliste togolais, Loïc Lawson.

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Loïc Lawson, directeur de publication du journal Flambeau des Démocrates, et Anani Sossou, journaliste indépendant, ont été placés, lundi 14 novembre, en garde à vue. Ils sont poursuivis pour "diffamation et atteinte à l'honneur du ministre et incitation à la révolte", pour avoir affirmé sur les réseaux sociaux que le ministre de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Réforme foncière, Kodjo Adedze, s'est fait voler 400 millions FCFA (604.875 euros) à son domicile.

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Le ministre, qui a bien déclaré un cambriolage auprès de la police sans que le montant soit rendu public, a porté plainte contre eux. 

Les journalistes sont revenus lundi sur leurs affirmations. Ils ont expliqué sur Facebook que des "investigations poussées" ont montré que "le montant communiqué était surestimé et n'atteindrait pas la somme de 400 millions de FCFA."

"Les deux journalistes ont été déposés à la prison (de Lomé) mercredi aux environs 10 heures. Ils sont passés devant le premier substitut mardi soir, qui les a auditionnés pendant une trentaine de minutes, avant de les renvoyer vers le juge d’instruction qui leur a décerné le mandat de dépôt", a déclaré Magloire Têko Kinvi, rédacteur en chef du Flambeau des Démocrates.

Le journaliste togolais indépendant, Anani Sossou.

Le journaliste togolais indépendant, Anani Sossou.

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Un précédent en 2021

Dans un communiqué publié la veille, l’Union internationale de la presse francophone (UPF) a exigé la "libération" des deux journalistes. Loïc Lawson est président de la section togolaise de l’UPF-Togo.

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L'UPF a appelé les autorités à leur "garantir un traitement équitable et transparent" dans le respect de la "liberté de la presse" et "du droit à l'information".

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La correspondante sur place de TV5MONDE, Caroline Chauvet, rapporte que plusieurs organisations de la société civile togolaise s'interrogent, par ailleurs, sur la présence éventuelle d'une importante somme d'argent au domicile d'un ministre. Elle demandent qu'une enquête soit ouverte pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Au Togo, les réseaux sociaux sont exclus du champ d'application de la loi relative au code de la presse et de la communication entré en vigueur cette année. En cas d'infraction, les poursuites s'appuient sur le code pénal.

En mars dernier, deux journalistes togolais ont été condamnés par contumace à trois ans de prison ferme par le tribunal de grande instance de Lomé notamment pour "outrage à l'autorité" et "propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux", à la suite de plaintes de deux ministres, dont Kodjo Adedze. Les journalistes en question, Ferdinand Ayité et Joël Egah, placés sous mandat de dépôt en 2021 puis remis en liberté, ont fui, début 2023, le Togo pour échapper à une condamnation et à une peine de prison définitive.

  • (Re)voir : Togo : la liberté de la presse est en danger
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