C'est un scrutin qui se déroule dans un climat tendu : les législatives au Togo. Quelques trois millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour élire leurs députés. Election sans grande surprise, boycottée par l'opposition.
L'ambiance dans ce bureau de vote de Lomé reflète le maigre enjeu de ce scrutin. Certes trois millions d'électeurs appelés aux urnes mais la principale coalition d'opposition le boycotte. 14 partis solidaires qui ne participent pas et demandent à leurs partisans de tout faire pour empêcher ces législatives? Quelle valeur donc pour ce scrutin?
Dans la capitale, la situation est tendue. Les rues sont désertées. Circulation interdite bars et restaurants fermés. 8000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour sécuriser les bureaux de vote à travers le pays.
Je n'ai pas peur parce que toutes les mesures sont prises pour le bon déroulement du scrutin.
La coalition C14 estime que ces élections ne peuvent être libres et transparentes, parle d'irrégularités dans le recensement du fichier électoral. Pendant une dizaine de jours début décembre, l'opposition a manifesté pour dénoncer cette mascarade d'élections, des victimes sont tombées dans des affrontements avec la police. Alors aujourd'hui leurs sympathisants bouderont les isoloirs.
Cela fait des années que moi je vote dans ce pays et c'est la même chose, c'est toujours le même calvaire pour nous. Donc on ne va pas demander de voter pour voter. S'il faut voter il faut réunir les conditions.
Ras Diego, militant anti-élections
Le parti au pouvoir espère rafler les 4/5 des sièges. Une rafle qui pourrait lui permettre de faire passer seul ses réformes constitutionnelles dont le noeud du problème : la réforme qui autoriserait le président Faure Gnassingbé à se représenter en 2020. Faure Gnassingbé qui a hérité du pouvoir de son père. Le clan Gnassingbé Eyadéma domine le Togo depuis 1967.