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Togo : la CEDEAO tente timidement de gérer la crise

Le 52ème sommet de la CEDEAO, la communauté des États de l'Afrique de l'ouest s'est terminé ce dimanche. Les dirigeants africains ont quitté Abuja sans prendre d'engagement majeur concernant les crises de la sous-région. En particulier la crise politique togolaise où l'opposition manifestait à nouveau dans les rues de Lomé.

Comme presque chaque semaine depuis septembre, les togolais sont descendus nombreux dans les rues de Lomé, à l'appel de l'opposition. Pour Brigitte Adjamagbo Johnson, la coordinatrice de la coalition des 14 partis d'opposition, "les togolais sont déterminés.  Depuis 4 mois, ils revendiquent la même chose, et ils ne s'arrêteront pas tant qu'ils ne l'auront pas obtenu."

Ce qu'ils veulent, c'est le départ de Faure Gnassingbé. L'homme est au pouvoir depuis 2005. Il a succédé à son père qui lui-même dirigeait le pays depuis 38 ans. Et il pourrait se représenter en 2020. "Le Togo est le seul pays de la CEDEAO où il n'y a pas eu d'alternance politique depuis son indépendance", précise Éric Dupuy, chargé de communication de l'ANC, L'Alliance Nationale pour le Changement. "Depuis 1960, le Togo n'a jamais connu d'alternance politque démocratique."

Alors que les manifestants martelaient leurs revendications, un sommet de la CEDEAO se tenait à Abuja. Un sommet présidé par Faure Gnassingbé. La crise togolaise n'était pas à l'ordre du jour, mais les dirigeants ont quand même tenu à alerter sur la situation. "La conférence des chefs d'Etats et de gouvernements lance un appel aux acteurs politiques Togolais à s'engager pleinement et dans les plus brefs délais, dans un dialogue inclusif, dans un esprit de compromis pour parvenir à une approche partagée dans la mise en oeuvre des réformes politiques, dans le respect de l'ordre constitutionnel et des institutions démocratiques." La déclaration de Robert Dussey, le président du Conseil des ministres de la Cédéao a gardé un ton très diplomatique...

Le gouvernement a entamé des consultations pour savoir quels partis participeraient au dialogue. Et le pouvoir veut ouvrir la porte à tous les partis. L'opposition, elle, préfère dialoguer avec les partis de la coalition seulement. Autre point de désaccord : sur les 300 personnes arrêtées lors des manifestations, seule une vingtaine a été libérées. Inacceptable pour l'opposition.