L'annonce d'un avant-projet de loi du gouvernement sur des révisions constitutionnelles (notamment la limitation du nombre de mandats) n'a pas empêché des immenses manifestations de l'opposition dans les rues à Lomé et dans le reste du pays.
La marche a tout pour s'inscrire dans l'histoire du Togo. Pour les opposants, c'est tout simplement du jamais-vu! Combien étaient-ils à Lomé et ailleurs? Des centaines de milliers? Ou un million comme le dit Jean-Pierre Fabre, un des leaders du mouvement. Tous, dehors pour réclamer un départ, une fin de règne. Celle du président Gnassingbe et de son père. 50 ans d'autorité.
L'opposant Jean-Pierre Fabre l'affirme, "Dans les années 90, il y avait le père. Aujourd'hui, nous avons le fils. Et les populations supportent difficilement cette succession dynastique et surtout les ruses, les subterfuges que M. Faure Gnassingbe fait tous les jours pour rester indéfiniment au pouvoir!"
Une foule déterminée a répondu à l'appel. Elle a déferlé sur Lomé sans peur des interdictions ou des arrestations. La police, d'ailleurs, s'est faite discrète, loin des troubles du 19 août dernier.
Tous ces gens ont un but : faire entendre leur tristesse de voir leur pays si misérable. Les demandes de ces Togolais ont pris de l'ampleur, mais sont toujours les mêmes. Des réformes enfin mises en place, une avancée démocratique, attendue au moins depuis les accords de 2006.
Les populations supportent difficilement les ruses, et les subterfuges de Faure Gnassingbe pour rester indéfiniment au pouvoir!Jean-Pierre Fabre, leader de l'opposition
Hier, (NDLR: mardi 5 septembre 2017) le pouvoir a tenté de déminer ce terrain en proposant un avant-projet de loi avec limitation du nombre de mandats et scrutin à deux tours. Une promesse à laquelle, ici, pas grand monde ne croit.
À quelques centaines de mètres de cette contestation, la comparaison est difficile à tenir. Des jeunes, soutiens du président, n'ont pas la même ferveur. Comme s'ils sentaient que le temps n'était plus à la confrontation.