Fil d'Ariane
La campagne au Togo pour les élections législatives et régionales prévues le 29 avril a démarré samedi 13 avril 2024 dans un contexte de forte tension politique. La cause : l'adoption d'une nouvelle Constitution fin mars par l’Assemblée nationale.
Le président du Togo, Faure Gnassingbé Eyadéma, au centre, regarde avant le début de la réunion de la CEDEAO, à Abuja, au Nigeria, samedi 24 février 2024.
Pour marquer le début de la campagne, plusieurs cortèges à moto et en voiture de membres de partis politiques ont sillonné en début d'après-midi les grandes artères de Lomé, la capitale. Le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), y était présent, comme plusieurs partis de l’opposition, dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et des Forces Démocratiques pour la République (FDR).
"Notre seul objectif, c’est d’avoir la majorité des sièges à l’Assemblée nationale pour opérer les réformes et obtenir le changement tant souhaité par les Togolais", a déclaré à l’AFP Georges Glovey, informaticien et militant de l’ANC aux abords du siège du parti.
L'Assemblée nationale est actuellement dominée par l’UNIR, les principaux partis d'opposition ayant boycotté les dernières élections législatives de 2018. Mais cette année, l’opposition a affirmé participer pleinement aux scrutins des législatives et des régionales.
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Les deux élections sont fixées au 29 avril, a indiqué la présidence mardi, après avoir été reportées pour mener des consultations sur la nouvelle Constitution. Cette dernière est considérée par plusieurs partis d'opposition comme une manœuvre pour maintenir le président Faure Gnassingbé au pouvoir plus longtemps.
"Que personne ne touche notre Constitution. J’invite tous les électeurs à voter pour les FDR pour le changement dans le pays", a lancé Togbé Tété, un des directeurs de campagne du parti FDR au milieu d’un cortège de jeunes à moto.
En vertu de la nouvelle Constitution, il reviendra au parlement togolais d'élire le président de la République, "sans débat" et "pour un mandat unique de six ans". Le pouvoir résidera entre les mains d'un "président du Conseil des ministres", sorte de Premier ministre "désigné" par les députés, en charge des fonctions régaliennes, selon le nouveau texte.
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Des manifestations de l’opposition et de la société civile prévues vendredi et samedi pour protester contre cette Constitution n’ont pu avoir lieu. Elles ont été interdites par les autorités.
Vendredi, les forces de l’ordre ont empêché le regroupement des membres de l’opposition. Ces derniers misent désormais sur les élections pour crier leurs mécontentements face aux dernières grandes décisions politiques et législatives du pays.
De son côté, le parti au pouvoir veut prouver avec ces élections qu’il y a "la paix et la sécurité au Togo" et que le peuple est "uni pour la révision constitutionnelle", a dit à l’AFP Badjamla Koubalo, candidat du parti au pouvoir aux législatives.