Tunisie : Elyes Fakhfakh nomme un gouvernement à l’avenir très incertain

Le Premier ministre tunisien désigné Elyes Fakhfakh a annoncé la composition de son futur gouvernement, mais le retrait de l'un de ses principaux partenaires, le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, rend son sort incertain. Ennahdha joue t-il le pourrissement pour provoquer de nouvelles élections ? Une nouvelle loi électorale, favorable au parti, vient d'être votée.
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Hassene Dridi
L'avenir du gouvernement d'Elyes Fakhfakh s'écrit en pointillé.
AP/Hassene Dridi
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Propulsé sur le devant de la scène politique tunisienne en janvier, le premier ministre Elyes Fakhfakh se retrouve face à une des mission les plus difficiles, trouver une majroité pour enfin donner un gouvernement au pays.  Il a présenté, samedi 15 février au soir, la composition de sa futur équipe. Mais le retrait de l’un de ses principaux partenaires, le parti issu de l'Islam politique Ennahdha semble compromettre ses chances devant le parlement.
 

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Plus de 20 formations sont représentées au Parlement
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Pourtant parmi, la liste de ministres annoncée, plusieurs sont issus d’Ennahdha. « La décision d’Ennahdha met le pays dans une situation difficile qui nous oblige à étudier les possibilités juridiques et constitutionnelles », a déclaré le premier ministre désigné. « Nous avons décidé avec le président de la République de profiter de ce qui reste de durée constitutionnelle » pour chercher une issue, a-t-il ajouté.

Relire : Elyes Fakhfakh, nouveau Premier ministre

Les deux principales formations opposées à ce gouvernement

Elyes Fakhfakh, ancien ministre des finances, a été nommé le 20 janvier. Son gouvenrement a été rejeté largementune première fois par le Parlement. Elyes Fakhfakh avait un délai d’un mois pour former un cabinet susceptible de convaincre la majorité des députés. La liste, présentée samedi, compte pour moitié des personnalités présentées comme indépendantes, notamment chargée des ministères régaliens. Parmi les portefeuilles qui devaient revenir à des membres d’Ennahda figurent la santé, le transport ou encore l’enseignement supérieur.

Ennahdha joue t-il le pourrissement et la crise pour provoquer les élections ?

Ennahda réclame la formation d’un gouvernement d’unité nationale incluant le deuxième parti au Parlement, Qalb Tounès, une formation libérale dirigée par le magnat des médias, Nabil Karoui, mais celui-ci avait été écarté des négociations.  Abdelkarim Harouni, le président du conseil de la choura d’Ennahda, l’organe consultatif du parti refuse de participer à "un gouvenrment faible qui exclut de fait les formations le splus importantes du pays". Il reste très peu de jours au nouveau premier ministre, un homme issu de la société civile et à l'expérience politique limitée pour trouver une sortie de crise.

Nouvelle loi électorale

Si cet objectif n’est pas rempli d’ici au 15 mars, Le président Kaies Saïed aura la possibilité de dissoudre le Parlement et de déclencher des élections anticipées. Elles seraient alors mises en place dans un délai de trois mois.
 

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Le parti Ennahdha, issu de l'islam politique, de Rached Ghannouchi, reste le grand seul parti issu de la Révolution, encore debout.
AP/Sidali Djarboub

Qui détiendra la réalité du pouvoir entre le premier parti du pays et la présidence ?

Ennahdha joue t-il le pourrisement et la crise pour provoquer les élections ?  « Nous n’avons pas peur d’y aller, surtout avec une loi électorale améliorée », a assuré à l'AFP  Abdelkarim Harouni. Un projet de loi visant à augmenter le seuil de représentativité à 5% a été adopté vendredi. Cette loi électorale renforcerait le poids des grands partis. Et Ennahdha est le seul grand parti de l'après-Révolution encore debout.  Le parti Nidaa Tounes, autre grand parti de la précédente législature, a été balayé. Le scenario politique actuel ressemble à un bras de fer politique entre le parti d'inspiration islamiste et le président Kais Saïed. Qui détiendra la réalité du pouvoir entre le premier parti du pays et la présidence ?

Arrivé en tête des élections générales d'octobre dernier, Ennahda ne contrôle aujourd'hui que 53 des 217 sièges du Parlement. Ce chiffre aurait été de 80 sièges avec cette nouvelle loi, sur un total de 217 parlementaires. Aujourd'hui, le Parlement est composé d'une vingtaine de formations.