Tunisie : Kaïs Saïed parle immigration et économie avec Emmanuel Macron

Le président tunisien Kaïs Saïed a discuté le 3 mai au téléphone avec son homologue français Emmanuel Macron de son opposition aux conditions imposées par le Fonds monétaire international (FMI) pour accorder un prêt à son pays. Il a également abordé la question de l'immigration clandestine.
 

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Kaïs Saïed et Emmanuel Macron, au Palais de l'Élysée le 22 juin 2020. 

Kaïs Saïed et Emmanuel Macron, au Palais de l'Élysée le 22 juin 2020. 

© Christophe Petit Tesson, Pool via AP
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"Les conditions du FMI sont comme une allumette qui s'enflamme aux côtés de matériaux hautement explosifs", a dit le président tunisien au président français, selon un communiqué publié sur la page officielle de la présidence.

La Tunisie, endettée à environ 80% de son PIB, a obtenu un accord de principe du FMI à la mi-octobre pour un nouveau prêt de près de 2 milliards de dollars pour l'aider à surmonter la grave crise financière qu'elle traverse.

Mais les discussions sont dans l'impasse, faute d'engagement ferme du pays à mettre en œuvre un programme de réformes pour restructurer les plus de 100 entreprises publiques tunisiennes lourdement endettées et lever les subventions sur certains produits de base.

Dans cet entretien, le président Saïed - qui avait déjà exprimé son rejet des "diktats" du FMI - a évoqué la triste mémoire des émeutes de pain sous le régime de Habib Bourguiba, dans les années 1980 à cause de la suppression des subventions sur les produits céréaliers.

Selon un bilan officiel, ces émeutes avaient fait plusieurs dizaines de morts, mais il serait plus élevé, selon des ONG.

Pour permettre à l'État de se passer d'un prêt du FMI, Kaïs Saïed a proposé le 1er juin l'introduction de taxes supplémentaires ciblant les plus riches.

Kaïs Saïed a également évoqué avec le président français la question de l'immigration clandestine, appelant à l'organisation d'un sommet rassemblant les pays des deux rives de la Méditerranée. Le président tunisien a déjà évoqué l'idée de cette réunion dans un entretien le 2 juin avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni qui a accepté une invitation de se rendre prochainement en Tunisie, selon la présidence.

Les autorités tunisiennes appellent souvent l'Union européenne à faire preuve de solidarité notamment dans la lutte contre l'immigration clandestine.

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La Tunisie, dont certaines portions de littoral se trouvent à moins de 150 km de l'île italienne de Lampedusa, enregistre très régulièrement des tentatives de départ de migrants, majoritairement originaires de pays d'Afrique subsaharienne, vers l'Italie.