Tunisie: la France octroie un prêt de 200 millions

Le président Emmanuel Macron annonce à Djerba que la France va otroyer un prêt de 200 millions d'euros à la Tunisie, qui traverse une profonde crise économique aggravée par la guerre en Ukraine.
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macron Saied Djerba
Emmanuel Macron avec Louise Mushikiwabo et Kaïs Saieb, Djerba le 19 novembre 2022.
© AP Photo/Hassene Dridi
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"Le président de la République a réitéré le soutien de la France à la Tunisie et au peuple tunisien face aux défis auxquels le pays est confronté", selon un communiqué de l'Élysée.

Le chef d'État français s'est aussi félicité du "dialogue constructif ouvert entre le gouvernement et le Fonds monétaire international (FMI), en souhaitant qu'il aboutisse à un accord définitif".

Ce prêt s'ajoute au don que l'Union européenne s'est engagée à faire de 100 millions d'euros.

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Depuis la révolution de 2011, la Tunisie s'est enfoncée dans des difficultés économiques, aggravées par la pandémie de Covid-19, avec une croissance en berne et un chômage très élevé.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie en février a accentué la crise dans un pays très dépendant des importations de céréales et de carburants, deux secteurs où les prix flambent.

Asphyxiée par une dette dépassant les 100% du Produit intérieur brut (PIB), la Tunisie a obtenu à la mi-octobre un accord de principe du FMI pour un nouveau prêt de quelque deux milliards de dollars décaissable par tranche à compter de décembre.

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En contrepartie, le gouvernement s'est engagé à des réformes parmi lesquelles une levée progressive des subventions étatiques aux produits de base (alimentaires et énergie) et une restructuration des entreprises publiques qui ont le monopole de nombreux secteurs.

Emmanuel Macron a par ailleurs évoqué avec son homologue tunisien la situation politique de la Tunisie, en rappelant que "les libertés fondamentales" étaient "intrinsèques" à "l'acquis démocratique" en Tunisie au moment où les ONG dénoncent un recul démocratique depuis le coup de force du président Saïed en juillet 2021.

Kaïs Saïed, qui s'est accaparé tous les pouvoirs, a promulgué un mode de scrutin réduisant considérablement le rôle des partis politiques qui vont participer aux élections législatives du 17 décembre.

"Les deux chefs d'État ont également évoqué la situation régionale, notamment en Libye, et les moyens de renforcer les coopérations au Maghreb et en Méditerranée", a ajouté l'Élysée.