Le lait est devenu un produit rare en Tunisie. Et depuis trois mois, la pénurie de ne cesse de s'accentuer. Derrière ce manque, se cache les difficultés des éleveurs laitiers. Le coût pour nourrir leurs vaches a flambé, beaucoup sont alors contrainrs de vendre leur cheptel.
Un à un, elle range avec minutie les produits laitiers. A Tunis, Zohra Jraidi attendait sa livraison depuis plusieurs jours. Dans son épicerie, les clients demandent à pouvoir acheter du lait.
Mais la pénurie se fait sentir dans tout le pays alors les fournisseurs ont du mal à répondre aux commandes. "D'habitude ils me ramènent plus de 60 packs de lait, aujourd'hui regarde je n'en n'ai que 6. Tous les jours dix jours, ils reviennent me fournir quelques packs qui ne suffisent jamais face à la demande. Je suis obligée de les partager avec tous les habitants du quartier. Je donne à chaque famille une seule brique de lait." précise Zohra Jraidi.
Jamila appartient à l'une de ces familles. La jeune femme est mère de deux enfants en bas âge. Pour elle, se procurer du lait est indispensable. "Ils m'ont donné cette brique mais ce n'est pas suffisant. C'est vraiment la crise. Je vais mettre dans le biberon la moitié du lait que j'utilise d'habitude je n'ai pas le choix je donne moins a mes deux bébés" explique Jalila Jerbi.
Importation de lait belge
Auparavant, la Tunisie était autosuffisante pour sa consommation de lait. Mais depuis plusieurs jours la pénurie s'intensifie. Le gouvernement pour faire face aux craintes de la population a ouvert les vannes pour l'approvisionnement en lait belge.
Il s'agit d'une première, fermement contestée par le syndicat national des centres de collecte de lait. "Au lieu de payer pour importer et aider des agriculteurs etrangers ,il faut subventionner les notres. Il faut augmenter le prix d'achat du lait pour les fournisseurs . On a proposé au gouvernement des nouveaux prix du lait au niveau de la production mais eux ils n'ont pas entendu a nos suggestions" affirme Hamda Aifi, le président de la Chambre syndicale nationale des centres de collecte de lait.
La tonalité est la même pour les agriculteurs. Depuis le début de la crise du lait, Ashraf a dû vendre la moitié de son bétail. "La crise du lait commence par nous les agriculteurs. Les plus affectés de cette crise c'est nous . Le prix de l'alimentation de mes bœufs a augmenté trois fois ces dernières années. Si la crise continue à exister je serai obligé de les vendre toutes mes vaches." indique le fermier.