Fil d'Ariane
Il ajoute que le dossier caractérisé par des "soupçons graves", porte notamment sur "la fabrication et remise" de faux papiers d'identité et certificats de nationalité, au profit entre autres d'une Syrienne. Taoufik Charfeddine a dit avoir "veillé personnellement à ce que (Noureddine Bhiri) soit bien traité".
Selon une délégation de l'Instance de prévention de la torture (INPT) et du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme qui lui a rendu visite, Noureddine Bhiri est hospitalisé depuis le 2 janvier "sous surveillance rapprochée en cardiologie" à Bizerte (nord), car il est atteint de plusieurs maladies chroniques (diabète, hypertension, notamment).
Il refuse "toute alimentation et ses médicaments" et les médecins craignent une détérioration de sa santé. Il était "lucide" et "pas en état critique", quand cinq délégués de l'INPT et du Haut commissariat lui ont parlé, a indiquéun membre de la délégation qui a participé à la visite.
Le parti Ennahdha et son épouse avaient affirmé peu avant que Noureddine Bhiri était en "état critique", en "réanimation" et qu'il y avait "des menaces pour sa vie". Dès le 1er janvier, l'INPT et le comité de défense de M. Bhiri avaient dénoncé son placement en détention dans un lieu secret et l'absence de motivations claires à son arrestation.
Le ministère avait uniquement annoncé vendredi deux assignations à résidence, sans donner de noms, faisant état d'une "mesure préventive dictée par la nécessité de préserver la sûreté nationale".
Une source informée de l'INPT a indiqué le 3 janvier n'avoir "aucune nouvelle" de l'autre interpellé, Fethi Baldi, membre aussi d'Ennahdha.
Le 3 janvier, Samir Dilou, avocat et député d'Ennahdha, a affirmé devant la presse que l'arrestation de Noureddine Bhiri était "une affaire politique et une instrumentalisation de la justice". Il a annoncé vouloir porter plainte pour "kidnapping" contre le président Kais Saied et le ministre de l'Intérieur.