La Tunisie poursuit sa révolution. La Commission des libertés individuelles et de l'égalité, créée par le Président Béji Caïd Essebsi, a dévoilé son rapport. Il contient plusieurs mesures progressistes sur des sujets tabous comme l'héritage, l'homosexualité et la peine de mort.
Un vent d'optimisme souffle sur la Tunisie. Une commission indépendante a décidé de s'attaquer à de nombreux sujets sensibles et tabous dans le pays.
Dans un rapport inédit, contraire à certains principes inspirés du Coran, elle préconise : - l'abolition de la peine de mort - la dépénalisation de l'homosexualité et la fin du test anal - elle plaide aussi pour l'égalité hommes-femmes dans l'héritage
Si ces propositions ont été saluées par la Ligue tunisienne des droits de l'Homme plusieurs associations religieuses les ont qualifiées en revanche de "terrorisme intellectuel".
Projet de réforme en profondeur
"Ceux qui qualifient nos propositions de "terrorisme intellectuel "sont en train de banaliser d'abord le terrorisme et ça c'est inadmissible... et je trouve que c'est inapproprié de comparer les droits humains au terrorisme... alors que justement les droits et les libertés sont le rempart contre le terrorisme", souligne Bochra Belhaj Hmida, présidente de la Commission des libertés individuelles et de l'égalité et députée.
Ce projet de réformes en profondeur de la société tunisienne intervient dans un contexte économique et politique tendu ce qui fait craindre son instrumentalisation, lors des prochaines élections de 2019.
Instrumentalisation ?
"Aujourd'hui on m'a posé la question si les partis politiques allaient instrumentaliser ce rapport. Je leur demande d'instrumentaliser bien sûr pour le défendre si c'est pour l'utiliser dans leur campagne électorale et se présenter comme des progressistes on ne demande pas mieux... mais ce n'est pas le but."
Toutes ces réformes sont désormais aux mains du président Beji Caïd Essebsi. Beaucoup espèrent qu'il annoncera des mesures concrètes le 13 août, journée des droits des femmes en Tunisie.