Fil d'Ariane
Le projet de Constitution, publié au Journal officiel, confirme la présidentialisation attendue du régime. Il stipulant que le "président de la République exerce le pouvoir exécutif, aidé par un gouvernement dirigé par un chef de gouvernement" qu'il désigne.
Ce gouvernement ne sera pas présenté au Parlement pour obtenir la confiance.
Le président, selon le projet publié, jouira en outre de vastes prérogatives : il est le chef suprême des forces armées, définit la politique générale de l'État et entérine les lois. Il peut aussi soumettre des textes législatifs au Parlement, qui doit les examiner "en priorité".
Outre le fait que le texte réduit considérablement le rôle et le pouvoir du Parlement, il prévoit également la mise en place d'une seconde chambre, "l'Assemblée nationale des régions".
Le projet de Constitution ne comporte par ailleurs aucune mention de l'islam comme "religion d'État". Sadok Belaïd, le juriste qui a dirigé la commission chargée de la rédaction de ce texte, l'avait déjà annoncé à l'AFP le 6 juin.
Cette omission vise à combattre les partis islamistes comme Ennahdha, bête noire du président Saïed.
Le projet de Constitution garantit par ailleurs "les droits et les libertés individuelles et publiques" et affirme que les hommes et les femmes sont "égaux dans les droits et les devoirs". Il stipule en outre que le droit de "rassemblement et de manifestation pacifiques sont garantis".
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La nouvelle Constitution doit remplacer celle de 2014. Elle avait instauré un système hybride, source de conflits récurrents entre les branches exécutive et législative.
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Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021. Il a limogé le Premier ministre et suspendu le Parlement, dominé par Ennahdha. Le référendum sur la Constitution coïncidera avec le premier anniversaire de ce coup de force.