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Tunisie : les proches des victimes de la révolution réclament justice

Des centaines de Tunisiens sont morts et des milliers ont été blessés durant le soulèvement populaire qui lança le "printemps arabe", entre fin 2010 et début 2011. La justice a ouvert hier deux procès pour juger les responsables présumés de la mort d'une vingtaine de victimes. L'espoir des familles est grand. 

Mohamed Amari était étudiant. Il avait 25 ans quand il a été tué le 24 décembre 2010,
abattu par la Garde nationale lors des manifestations qui ont suivi l'immolation par le feu du vendeur ambulant de Sidi Bouzid, déclenchant la Révolution de Jasmin. Vendredi, à Sidi Bouzid, mais aussi à Kasserine et Sousse, s'ouvraient les procès des responsables présumés de la mort de Mohamed Amari et de dizaines de victimes de la répression.

338 Tunisiens ont été tués et 2 174 blessés durant le soulèvement populaire qui lança les "printemps arabes" entre fin 2010 et début 2011, dont la majorité à Tunis et dans le centre-ouest du pays, selon un bilan officiel. Les proches des victimes placent de grands espoirs dans les procès qui ont ouvert ce 13 juillet devant des juges spécialisés, après les enquêtes de l'Instance vérité et dignité (IVD), chargée de faire la lumière sur les violations des droits de l'Homme pendant la dictature et la révolution. D'autant que les rares procès tenus devant la justice militaire ou des instances civiles non spécialisés ont laissé un goût amer, avec des condamnations dénoncées comme "clémentes" et inacceptables" par des avocats et familles des victimes.

"Je veux savoir exactement qui a tué mon fils. C'est ce que j'attends de la justice. Il n'ont pas donné justice à notre fils, à personne. Nous sommes des gens simples, nous sommes des gens avec peu de ressources : il faut qu'ils rendent justice pour notre fils." Comme  
Mbarka Amari, mère d'une victime tuée pendant la révolution, nombreux sont ceux qui ont perdu un frère, un fils, et qui placent beaucoup d'espoir dans ces procès qui, pour la première fois, se tiennent devant des juges spécialisés. 

11 personnes sont jugées : le président déchu Zine El Abdine Ben Ali, en fuite en Arabie Saoudite, son ministre de l'Intérieur de l'époque et des membres de la garde nationale. Mais aucun d'entre eux n'est présent au tribunal.

A Sidi Bouzid, l'audience a débuté avec deux heures de retard... Une attente insupportable. Les juges sont entrés dans la salle sous les cris de "fidélité au sang des martyrs", l'un des slogans de la révolution. Deux heures plus tard, l'audience est ajournée sine die, sans qu'aucun témoin n'ait été entendu...