Tunisie : protestation du syndicat UGTT après l'arrestation d'un responsable

La centrale syndicale tunisienne UGTT proteste ce 1er février après l'arrestation d'un de ses responsables. Selon le syndicat, l'interpellation d'Anis Kaabi fait suite au discours du président Kais Saied qui a dénoncé hier soir une instrumentalisation du droit de grève à des fins politiques.
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Gros plan visage du président Kais Saieb en février 2022.
Le président Kais Saieb en février 2022.
© Johanna Geron, Pool Photo via AP, File
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L'interpellation d'Anis Kaabi, secrétaire général du syndicat des autoroutes, l'une des composantes de l'UGTT, est "un coup porté au travail syndical, une violation des droits syndicaux et des conventions internationales" signées par la Tunisie pour le respect des libertés syndicales et du droit de grève, a indiqué l'UGTT dans un communiqué.

L'UGTT, présente dans toutes les branches de l'économie tunisienne, revendique un million de membres, et son rôle dans la transition tunisienne vers la démocratie a été récompensé en 2015 par le Prix Nobel de la Paix attribué à un Quartette rassemblant trois autres organisations de la société civile.

Voir : Tunisie : un quartette pour sauver le pays
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Appelant à "la libération immédiate" d'Anis Kaabi, l'UGTT a dénoncé "un ciblage des droits et libertés syndicales", soulignant que l'interpellation a eu lieu "immédiatement" après un discours du président Saied dans "la caserne (de la garde nationale) à Al Aouina", à Tunis.

Dans une vidéo du discours, le chef de l'État a dénoncé "ceux qui bloquent les routes et menacent de bloquer des autoroutes", estimant qu'ils "ne doivent plus bénéficier de l'impunité". "Le droit syndical est garanti par la Constitution mais ne peut devenir une couverture à des fins politiques", a ajouté Kais Saied.

L'UGTT a souligné le caractère "légal" de la grève liée à des revendications salariales suivie lundi et mardi aux barrières d'autoroutes, caractérisée par un non prélèvement des droits de péage.

Selon la centrale syndicale, Anis Kaabi est poursuivi pour avoir "provoqué des pertes financières" pour la société publique des autoroutes et donc les caisses de l'État.

Arguant notamment d'arrestations arbitraires et de procès de civils devant des tribunaux militaires, des ONGs et l'opposition ont dénoncé un recul des droits fondamentaux en Tunisie depuis le coup de force du président Kais Saied du 25 juillet 2021 par lequel il a accaparé tous les pouvoirs, y compris judiciaire.