Fil d'Ariane
"Le peuple veut l'indépendance de la justice" ont scandé les manifestants dans la rue. Le rassemblement s'est tenu à l'appel du Front de salut national, une coalition d'une dizaine d'organisations d'opposants dont le parti d'inspiration islamiste Ennahdha.
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Ils s'opposent au nouveau projet de Constitution de Kais Saied, élaboré lors du "dialogue national" boycotté par l'opposition et l'organisation syndicale UGTT. Ils estiment que des acteurs clés de la société civile et les partis politiques en sont exclus.
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Cette ébauche de nouvelle Constitution doit être remise lundi 20 juin au président Saied. Elle doit ensuite être soumise à la population sous la forme d'un simple vote oui/non. "Ce référendum n'est qu'une fraude", affirme Ali Larayedh, un dirigeant du parti islamo-conservateur Ennahdha. Avant que Kais Saied s'arroge les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021, Ennahdha était la principale force au sein du Parlement.
"Nous manifestons contre l'exclusion du pouvoir judiciaire et contre le coup d'État visant la Constitution", trois ans après la chute de la dictature de Zine El Abidine ben Ali, a-t-il ajouté.
Par aillurs, le 1er juin, le président Saied a révoqué par décret 57 juges. Il invoque divers motifs dont "la corruption", "l'adultère" après avoir renforcé sa tutelle sur le système judiciaire.
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Cette décision est dénoncée par plusieurs ONG dont Human Rights Watch et Amnesty International comme une "attaque directe contre l'État de droit".
Lundi 20 juin, les magistrats tunisiens entreront dans leur troisième semaine pour protester contre la révocation de leurs confrères.