Un accrochage avec des djihadistes dans la région du lac Tchad provoque la mort de plusieurs militaires

Plusieurs militaires tchadiens sont morts dans la région du lac Tchad, dans un accrochage avec des djihadistes de Boko Haram, a indiqué le président dimanche 10 novembre.

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À la suite d'une attaque de Boko Haram dans le village de Dalori

Sur cette photo prise le dimanche 31 janvier 2016, un homme passe devant des maisons incendiées à la suite d'une attaque de Boko Haram dans le village de Dalori, près de Maiduguri. Les extrémistes de Boko Haram, basés au Nigeria, ont tué plus de 380 personnes dans la région du lac Tchad depuis avril, une recrudescence importante des attaques qui a fait deux fois plus de victimes qu'au cours des cinq mois précédant avril, a déclaré Amnesty International mardi 5 septembre 2017. 
 

AP Photo/Jossy Ola, File
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Plusieurs militaires tchadiens ont été tués et d'autres blessés lors d'un "accrochage", samedi, entre l'armée et des djihadistes de Boko Haram, a indiqué dimanche le président Mahamat Idriss Déby Itno sur sa page Facebook.

"Je présente mes sincères condoléances aux familles de martyrs tombés en défendant la patrie lors de cet accrochage et souhaite un prompt rétablissement aux blessés", a-t-il dit, sans donner plus de détails sur le bilan.

Fin octobre, une attaque du groupe djihadiste Boko Haram contre une base militaire de la région du lac Tchad avait fait une quarantaine de morts, selon les autorités tchadiennes.

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En riposte, le président Déby avait "personnellement" lancé une opération baptisée "Haskanite", qu'il a dirigée depuis la province du lac Tchad pendant deux semaines avant de revenir à N'Djamena selon la présidence, le 9 novembre. 

Selon un communiqué de l'état-major de l'armée samedi, "un premier accrochage a eu lieu ce jour" et après quelques heures de combat, "plusieurs éléments terroristes ont été neutralisés". Il précisait qu'un bilan serait communiqué ultérieurement.

Le président tchadien Mahamat Deby Itno

Le président tchadien Mahamat Deby Itno participe à sa cérémonie d'investiture à N'djamena, au Tchad, le jeudi 23 mai 2024. M. Deby Itno a été élu le 6 mai 2024 lors d'une élection présidentielle longtemps retardée qui devrait mettre fin à trois années de régime militaire. 
 

AP Photo/Mouta Ali

Selon des sources militaires, l'accrochage a eu lieu samedi 9 novembre vers 15 heures locales sur l'île de Karia, au nord-ouest de Kaigakindjiria, dans la province du Lac Tchad.

Cette attaque de Boko Haram intervient quelques heures après le départ de Mahamat Idriss Deby de la localité de Barkaram où était basé son état-major. 

Dimanche, des pages Facebook liées à l'ethnie zaghawa, à laquelle appartient également le président Déby, annonçaient la mort d'une dizaine d'officiers de leur communauté dans ces combats.

Dans la soirée, plusieurs médias locaux relayaient des listes de noms de militaires tchadiens, pour certains hauts gradés, tués ou blessés.

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"Plusieurs hauts gradés sont tombés. D'autres ont été blessés et évacués à la garnison militaire de N'Djamena", a indiqué à l'AFP un officier de l'état-major sous couvert d'anonymat.

Les soldats tchadiens sont fréquemment visés par les attaques de Boko Haram dans la région du lac Tchad. En mars 2020, le groupe avait mené une offensive sanglante sur une base militaire de la région du lac Tchad, faisant une centaine de morts, les plus lourdes pertes jamais enregistrées par l'armée tchadienne.

Le maréchal Idriss Déby, qui a dirigé le Tchad pendant trente ans, était un habitué du commandement des opérations sur le terrain ; il a été tué au front par des rebelles. Son fils Mahamat Idriss Déby, récemment élu chef de l'Etat, avait été proclamé par l'armée président de transition à la tête d'une junte de 15 généraux en 2021.