"Les voix du chaos"
Aucune manifestation unitaire pour célébrer le 23 octobre n'a eu lieu, alors qu'une partie des opposants juge que le gouvernement a perdu mardi sa légitimité, l'Assemblée ayant échoué à adopter comme promis dans un délai d'un an la nouvelle Constitution.
Symboliquement, l'Assemblée a débattu du préambule de la future loi fondamentale, un premier débat en plénière qui ne concernait cependant pas l'organisation des pouvoirs qui est le sujet de nombreux désaccords.
"Les voix qui parlent de la fin de la légitimité du gouvernement sont les voix du chaos", a dénoncé Rached Ghannouchi, le chef d'Ennahda, dans une déclaration à l'AFP.
Des centaines de manifestants pro-pouvoir et d'opposition ont manifesté toute la journée devant l'ANC en s'invectivant, avant de quitter les lieux dans le calme, alors que les manifestations sont régulièrement dispersées sans ménagement ou dégénèrent en affrontements avec la police.
Ce 1er anniversaire a aussi été l'occasion pour le chef salafiste jihadiste Abou Iyadh de s'attaquer, dans une vidéo diffusée sur internet, au pouvoir tunisien.
"Peuple, tu commences aujourd'hui à sentir, à toucher la réalité des courants laïcs, soumis à la volonté de puissances étrangères qui veulent te contraindre à l'apostasie", a dit le chef du groupe "Ansar al-charia" (Partisans de la loi islamique), soupçonné d'avoir orchestré l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis le 14 septembre (quatre morts).
Enfin, Amnesty international a exprimé ses doutes sur l'engagement en faveur des droits de l'Homme des autorités tunisiennes.
"Les progrès réalisés en matière de droits humains après le renversement de Ben Ali sont battus en brèche par l'équipe gouvernementale au pouvoir, qui suscite des doutes sur son engagement en faveur de réformes", a relevé l'ONG.