26.01.2012Par Matthieu Vendrely
Le document compte neuf articles. Il a été signé le 24 avril 1961 quelques mois après l'indépendance de la Côte d'Ivoire. La signature française est celle de Michel Debré, alors premier ministre. Côté ivoirien, c'est Félix Houphouët-Boigny qui a apposé sa signature. Il est le premier Président de la toute jeune République de Côte d'Ivoire, le "père de l'indépendance". Un texte signé également par ses homologues du Dahomey (futur Bénin) et du Niger. Le document (consultable ici) compte aussi deux annexes. Seulement, comme nous le confie ce jeudi une excellent connaisseur des affaires ivoiriennes, "ce qui est intéressant dans cet accord, c'est ce qui est secret. Et comme c'est secret..." . Mais aujourd'hui, un demi siècle plus tard, tout a changé et -officiellement- plus question de clause secrète dans l'accord de 2012. Dans les grandes lignes, contrairement à celui de 1961, ce nouvel accord bannira le principe d'une intervention française automatique en cas d'attaque contre le régime ivoirien.

Quelle présence française ?
Déclarations
"C'est un accord qui montre que la France est aux côtés de la Côte d'Ivoire dans sa quête de sécurité (et) que l'armée française n'a pas vocation à s'ingérer, ni de près, ni de loin dans les affaires de la Côte d'Ivoire. Cette période (...) est définitivement révolue". Nicolas Sarkozy.
"C'est un traité totalement transparent, l'accent est mis sur la formation, sur l'équipement (...) La France continue d'avoir besoin de la Côte dIvoire et la Côte dIvoire a aussi besoin de la France, mais naturellement nous souhaitons traiter nos problèmes en Côte d'Ivoire entre Ivoiriens". Alassane Ouattara.
Réaction
Brigitte Kuyo est responsable en France du Front Populaire Ivoirien (FPI) de l'ancien président Laurent Gbagbo. Elle condamne cet accord et évoque une régression.
Une amitié ancienne

Voilà plus de vingt ans que Nicolas Sarkozy et Alassane Ouattara se connaissent et se respectent. Le grand patron Martin Bouygues avait organisé la rencontre. Les traversées du désert respectives ne les ont pas séparés. En août dernier, Ouattara a été reçu au Cap Nègre dans le Sud de la France, la résidence familiale de l'épouse de Nicolas Sarkozy, Carla Bruni.