Le Sénégal a détecté ses trois premiers cas du variant Omicron du coronavirus chez des voyageurs qui se préparaient à se rendre dans des pays d'Afrique. Cinq jours après le Nigéria dont les trois premiers cas de ce variant venaient de voyageurs en provenance d’Afrique du Sud. Et le Ghana a détecté aussi des cas du variant Omicron chez des voyageurs en provenance du Nigeria et d’Afrique du Sud.
Après le Nigeria et le Ghana, c'est au tour du Sénégal. Des laboratoires de recherche annoncent avoir détecté des cas de variant Omicron chez des personnes qui allaient voyager vers d'autres pays d'Afrique.
L'annonce de la découverte du variant Omicron survient à la veille d'une visite du président sud-africain Cyril Ramaphosa à Dakar, dernière étape d'une tournée ouest-africaine qui l'a conduit au Nigeria, en Côte d'Ivoire et au Ghana.
La réaction est immédiate : de nombreux pays ont fermé leurs frontières, mettant en quelques heures l'Afrique australe au ban du monde.
Ces restrictions ont été dénoncées par l'Afrique du Sud, mais aussi par l'OMS. Et des analyses récentes d'échantillons plus anciens ont montré que le variant circulait dans plusieurs pays européens avant sa découverte en Afrique du Sud.
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Des restrictions "discriminatoires"
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa se trouve à Abuja en ce moment même. Lors d’une
conférence de presse avec le présdient nigérian Muhammadu Buhari, le chef d'État sud-africain a de nouveau appelé à lever ces restrictions. Il a tenu à remercier le président Buhari de l'accueillir montrant que
"les nations africaines sont unies contre l'imposition arbitraire et discriminatoire de restrictions qui sont non seulement non scientifiques mais contreproductives sur le long terme."Le président sud-africain a également ajouté que
"les responsables de Côte d'Ivoire, où nous voyageons plus tard aujourd'hui, ainsi que ceux du Ghana et du Sénégal, ont aussi exprimé leur insatisfaction face à l'interdiction de vols prise contre l'Afrique du Sud et nos pays frères du sud de l'Afrique".
"C'est une pandémie globale - a conclu Cyril Ramaphosa
- et la surmonter requiert que nous collaborions et travaillions ensemble, comme un collectif", en précisant que l'impact économique de ces restrictions sera
"considérable".
Omicron détecté au Nigeria
Plus tôt ce 1er décembre, le Centre nigérian de contrôle des maladies (NCDC) avait annoncé dans un communiqué que les tests de trois personnes ayant voyagé en Afrique du Sud s'étaient
"révélés positifs au variant".
"Ces personnes sont arrivées au Nigeria la semaine dernière", précisent les autorités qui affirment avoir mis en place un suivi pour s'assurer de leur isolement et de la recherche de cas contact.
"Omicron est largement répandu dans le monde... Ainsi, il est question de savoir quand, et non pas si, davantage de cas seront identifiés", avaient ajouté les autorités.
(RE)lire : Covid-19 : quelles restrictions dans le monde après la découverte du variant Omicron ?Le Nigeria a jusqu'ici enregistré officiellement 214.113 cas de coronavirus et 2.976 morts. Des chiffres bas, au regard de ses 210 millions d'habitants, mais probablement sous-évalués, en raison d'un faible nombre de tests effectués.
Vacciner 70% de la population
Le Nigeria a récemment lancé une campagne de vaccination de masse dans le pays, mais les taux de vaccination restent faibles, avec seulement 3,5 millions de personnes ayant reçu jusqu'ici deux injections. Le gouvernement a annoncé prévoir de vacciner 112 millions de personnes d'ici la fin de l'année prochaine, soit 70% de la population adulte du pays.
(RE)voir : Coronavirus : l'Afrique manque cruellement de vaccins
L’Afrique du Sud n’a pas encore décidé si rendre la vaccination obligatoire. Dimanche 28 novembre, dans un discours à la nation, Cyril Ramaphosa a annoncé qu'une équipe dédiée allait plancher sur
"la possibilité de rendre la vaccination obligatoire pour des activités et des lieux spécifiques". Mais la question est très débattue dans le pays car elle pourrait se révéler anticonstitutionnelle. Avocats et universitaires s’expriment dans les médias à ce sujet, confrontant les notions d'intégrité physique et liberté d'opinion à la suprématie de l'intérêt commun.
Vers la vaccination obligatoire ?
Des entreprises ont déjà décidé d'imposer le vaccin à leurs salariés, d'autres devraient suivre. Mais depuis des mois, l'Afrique du Sud peine à renverser un rejet obstiné du vaccin par une partie de sa population. Moins de 25% des 59 millions de Sud-Africain sont entièrement vaccinés, plus qu'ailleurs en Afrique mais loin derrière la moyenne mondiale.
Auparavant en manque de vaccins et fer de lance de la dénonciation d'un
"apartheid vaccinal" favorisant les pays riches dans l'acquisition des précieuses doses, l'Afrique du Sud en est aujourd'hui à repousser les prochaines livraisons et a du mal à écouler les stocks déjà reçus.
Officiellement le plus touché du continent par la pandémie, l’Afrique du Sud se rapproche des trois millions de cas et compte près de 90.000 morts.