Sans aucun préavis, des centaines de familles ont été délogées violemment d'un quartier de Douala au Cameron. L'expulsion massive s'est produite au petit matin, sous escorte policière
C'est au réveil qu'ils ont appris la nouvelle brutalement : des habitants de la zone de Makepe Missoke à Douala ont été sommés de quitter leurs logements sans préavis. Dans la panique et la précipitation, ils ont tenté de sauver des meubles et de récupérer des matériaux. Mais peu après, des bulldozers sont venus tout raser, escortés par des policiers.
Je me suis réveillée et subitement j'ai vu plein de policiers passer (...) je leur ai demandé ce qu'il se passait, ils m'ont dit "Madame, on vient détruire, vous avez été prévenus". J'habite ici depuis 13 ansMadame Kenfack, résidente expulsée
Toute leur vie a disparu sous les coups de pelleteuses. Ces habitants étaient installés dans le quartier depuis des années, plus de 20 ans pour certains. Une décision de justice devait pourtant être rendue ce vendredi : le terrain est revendiqué par un propriétaire qui l'a acquis récemment. Les résidents ont donc été délogés avec l'aide de la police, sans préavis, avant même que le tribunal ne rende son verdict.
Le particulier qui a acquis le titre foncier que les pauvres ont mis en valeur refuse de nous vendre le terrain, il nous impose des prix au-dessus de nos moyens. Comment pouvez-vous demander à quelqu'un qui mange à peine un repas par jour d'acheter un terrain où le prix du mètre carré est de 50.000 francs CFA? Alain Serges Tchiamo, résident expulsé
Cette expulsion, d'une rare ampleur, est le signe d'une pression foncière de plus en plus forte dans la capitale économique du pays.