Quelle alternance et quel avenir pour le Mali? L'ancien Premier ministre Modibo Sidibé était l'invité ce mardi de TV5MONDE Politique. Aujourd'hui opposant et président des FARE, les Forces alternatives pour le renouveau et l'émergence, Modibo Sidibé est pressenti pour être candidat à la présidentielle de juillet prochain.
Interrogé sur la présidentielle du 29 juillet prochain, Modibo Sidibé prône plusieurs candidatures au sein même de l'opposition, mais il refuse de dire s'il se porte lui-même candidat.
" Le plus important pour nous, c'est la situation du Mali. Nous devons rassembler le plus largement possible : les républicains, les patriotes et les démocrates autour d'un projet alternatif, solide et crédible pour permettre au peuple malien de redresser la tête. (...) Ce rassemblement, c'est une ambition pour le Mali qui va rassembler tous ceux qui ont plus d'ambition pour le Mali que pour eux-mêmes.(...) Et c'est sur la base de ce projet qui va être déterminant pour l'avenir du Mali, pas seulement du Mali mais également pour la sous-région et la communauté internationale, c'est ce rassemblement qui va définir une politique, une démarche et qui permettra ainsi de savoir qui sera le mieux placé pour conduire le projet."
L'alternance, une exigence pour l'avenir du Mali
" Nous avons travaillé pendant de longs mois, il y a plus de deux ans sur un nouveau pôle politique la gauche les républicains les démocrates, justement pour sortir d'une démarche électoraliste et d'une démarche de partage de pouvoir. Nous avons donc créé une charte qui rassemble et qui condense l'ensemble de notre philosophie, notre idéologie, notre philosophie sur les points majeurs de ce que nous voulons pour le Mali, de ce que nous voulons en terme de politique et de renouveau citoyen, et de renouveau de la démocratie. Nous ne sommes pas dans les alliances précipitées parce qu'il y a une élection qui vient. L'alternance est une exigence pour l'avenir du Mali, mais il n'y a pas d'alternance seulement. Les Maliens doivent avoir un projet net, clair, qui nous permet de penser un autre avenir que celui qu'on a fait jusqu'à présent. "
Vers une coalition ?
"L'objectif premier c'est changer ce régime. L'objectif second c'est de se trouver en bonne position, on devra négocier, ce qui pourrait être un contrat de gouvernement. Un contrat pour un vrai projet pour le Mali, c'est tout ce qui nous guide, pas autre chose. "
Un pays au bord de la ruine ?
" Nous sommes pour la rupture avec ce que nous faisons. Avec cette croissance là, nous sommes dans une espèce de piège, la pauvreté, la misère. (...) Le premier problème qu'il y a : est-ce que la misère a reculé avec 7 % ? La pauvreté a -t-elle reculé, les Maliens sont-ils dans une position plus sûre en terme de protection sociale ? Voilà les questions majeures qui se posent. Ce pays est au bord de la ruine. Avec l'insécurité qui s'est élargie à l'ensemble du pays."
Le centre du pays abandonné par l'armée malienne
" Qui doit mettre l'armée malienne en opération ? Qui a la direction des opérations ? C'est le gouvernement. Si aujourd'hui il veut envoyer un dispositif au niveau du centre, cela fait des mois que nous le demandons, d'envoyer un tel dispositif pas seulement militaire, mais accompagné également de l'ensemble de positions pour le redressement. Toute la problématique aujourd'hui du Mali c'est bien un problème de l'Etat. (...) C'est pourquoi nous demandons le lancement d'opérations de sécurisation, mais on aimerait mieux voir quels sont les résultats, comment ça se déroule et si les vraies ressources essentielles et suffisantes sont affectées à ces opérations."