Fil d'Ariane
Hamza Moussa a tout perdu. Sa boutique, partie en fumée, comme les dizaines d'autres situées dans ce hangar. Un incendie criminel provoqué le 17 janvier par les violences entre groupes d'autodéfense qui se partagent le territoire du PK5.
Mais les commerçants de ce quartier musulman de la capitale centrafricaine souffrent de leurs dérapages. "Ici dans ce dépôt j'ai perdu 315 sacs d'arachides, en plus des haricots et du riz, raconte Hamza Mousa. En ce moment nous sommes déjà en faillite, il y a rien pour se débrouiller mais on ne sait jamais. Tu vois la souffrance, tout ce qu'on a perdu, j'ai des enfants."
Les commerçants ne veulent plus payer les 10 à 15 euros par mois à des bandes armées, censées les protéger des milices chrétiennes anti-balaka, et qui les menacent de représailles. Seul recours : les patrouilles de la Minusca plus fréquentes.
Malgré l'effervescence, la peur domine, et le ras-le-bol. Auparavant, c'était tout simplement des aides qu'on donnait pour que les autodéfenses puissent avoir quelques chose pour subsister. Au moment des crises on devait se défendre et l'autodéfense avait son sens, mais après c'est devenu une sorte de racket ou de rançonnage.
Karim Yahya, collectif des victimes de l'incident du 17 janvier
Plusieurs plaintes sont déposées. La population attend aussi de l'aide de l'Etat et du gouvernement centrafricain pour démanteler ces bandes armées.