Fil d'Ariane
Comme chaque matin, Joseph enfourche sa moto pour se rendre à son champ. Dès qu'il quitte le village, il craint pour sa vie. Les hommes de l'Armée de Résistance du Seigneur qui étaient des milliers à semer la terreur dans cette zone il y a 10 ans ne sont plus que 200, mais continuent à inquiéter.
Depuis 2008 que nous sommes dans l'inquiétude par rapport aux attaques de la LRA, qui nous menace souvent, et ils continuent à nous menacer.
Joseph Fele, chef de quartier Bambitou
Même si la LRA est fortement affaiblie, depuis le début du retrait des troupes américaines en avril 2017, le groupe a tué 9 personnes et en a enlevé 129 autres en moins d'un an dans le pays.
Dans la seule ville d'Obo, les victimes récentes se comptent par dizaines et le mode opératoire du groupe reste le même. Patrick, 30 ans, est un ancien combattant de la LRA. Il a fait défection avec sa femme qu'il avait enlevée lors d'une rafle dans un village centrafricain.
J'ai été enlevé à l'âge de 15 ans, on m'a amené au Congo, au Soudan du Sud, au Tchad, au Darfour. Notre mission n'était que de protéger le chef, de piller et revendre ce qu'on avait pillé. Dès que les Américains nous voyaient ils nous tiraient dessus, alors du coup on enlèvait d'autres enfants en brousse pour en faire des soldats.
Patrick Kidega, Déserteur de la LRA
Comme Patrick, de nombreux combattants ont fait défection ou ont été tués. Mais depuis le départ des Américains, le territoire centrafricain semble être devenu un refuge pour le reste des troupes de la LRA.
Il y a quand même continuellement des enlèvements, principalement d'enfants garçons, qui sont ensuite entraînés par ces groupes là et qui deviennent des combattants. Il y a une nouvelle génération qui est composée principalement aujourd'hui de Centrafricains.
Laurent Wastelain, Représentant de la MINUSCA à Obo
Si le groupe est en net déclin, il reste tout de même une menace pour les Centrafricains du sud.