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Interview de Mohamed Kaci
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Vidéo : chronique d'un migrant ordinaire, Victor Eok

22 mois pour traverser l’Afrique et gagner l’Europe. Un calvaire que raconte le jeune Camerounais Victor Eok dans La rage de survivre, le récit unique et époustouflant d’un migrant ordinaire. Aujourd’hui sans-papiers en France, il témoigne à visage découvert en compagnie de son co-auteur, Nicolas Balu.
"Je suis à plat ventre. Je vais mourir cette nuit, peut-être demain. Je suis épuisé, je suis seul," écrit Vitor Eok aux pires instants de son périple. Paru aux Editions de l'Aube, La rage de survivre raconte ce calvaire quotidien fait de torture, racket et prison, auquel il s'est exposé, comme des centaines de milliers d'autres migrants, pour gagner l'eldorado européen. "La seule porte pour l'Europe, c'est d'entrer illégalement," explique Victor Eok. "Il faut se battre pour survivre. Pourquoi ai-je fait tout ça ? Parfois je me pose la question. La réponse, c'est que je l'ai fait pour aider ma famille", admet-il

Aujourd'hui, c'est un tout autre message qu'il fait passer aux jeunes d'Afrique, aussi désabusés fussent-ils par la corruption et l'indigence des gouvernements. Car ce que l'on décrivait, hier encore, comme l'eldorado européen ne l'est plus, explique-t-il : "L'émigration est une épreuve déshumanisante. Il ne faut pas quitter sa terre et sa famille pour venir dormir dehors."

Le journaliste Nicolas Balu, co-auteur de La rage de survivre, a choisi de laisser entendre la voix des migrants par celle de Victor Eok, eux qui n'ont quasiment jamais la parole dans les médias. "La force de vie qui se dégage de l'histoire de Victor m'a saisie. S'il parvient à rester déterminé et inflexible, tout au long de ce voyage au bout de l'enfer, c'est parce qu'il y a un rêve, derrière." Et pourtant, raconter son histoire a aidé Victor, dit-il : "Il était important pour lui de mettre des mots sur ce qu'il a vécu."