Fil d'Ariane
Les visages sont fermés et peut-être un peu inquiets. Mais la coalition regroupant 8 partis d'opposition et 150 personnalités égyptiennes a tenu à apparaitre en rang serré et présenter un front uni. Le mot d'ordre adressé ce mardi aux Egyptiens est simple : le jour de la présidentielle, "restez à la maison".
"Nous disons 'non' pour la participation à une mascarade appelée élection. Il n'y a pas d'élection faute de garanties, de candidats et de liberté."
Hamdeen Sabahi, ancien candidat à la présidence
Un appel au boycott lancé juste après que l'Autorité nationale des élections a annoncé les noms des deux candidats en lice pour le scrutin du 26 mars.
L'actuel président Abdel Fattah al-Sissi, sans surprise. Et Moussa Moustafa Moussa,
le chef du parti libéral égyptien Al-Ghad qui a déposé in extremis son dossier, juste avant l'heure limite.
Moussa Mostafa Moussa qui entend aujourd'hui dissiper tous les doutes et balayer les critiques sur sa candidature inopinée. Des critiques selon lesquelles il ne serait qu'un candidat de circonstance, pour faire bonne figure et ne pas laisser seul le président candidater à sa propre succession : "Aujourd'hui, nous annonçons notre décision de ne pas participer à cette élection. Nous de soumettrons pas nos documents de candidature." a déclaré le chef du parti libéral devant la presse égyptienne lundi dernier.
Et pourtant sur sa page facebook, Moussa Mostafa Moussa épinglait, bien après son dépot de candidature, ces photos du président égyptien.
Avec cette mention spéciale: "Nous vous soutenons pour la présidence de l'Egypte".
Etrange aussi que cet homme, dont le parti n'est pas représenté au Parlement, ait obtenu très soudainement les 20 parrainages requis.
Drôle de campagne où tous les adversaires sérieux d'Al Sissi se sont désistés les uns après les autres ou ont été écartés.
Exit Ahmad Chafik. L'ancien premier ministre annonce sa candidature depuis les Emirats, puis disparait quelques heures et change subitement d'avis.
Ecarté aussi Sami Anan. L'ancien chef d’état-major arrêté après avoir déclaré son intention de concourir.
Quant au défenseur des droits humains, Khaled Ali, il a préféré jeter l'éponge. Ses militants étant harcelés par les force de sécurité.
"Toutes ces choses indiquaient une intention délibérée de vicier le processus dans son ensemble, de le spolier de son supposé caractère démocratique, et de nous mettre dans une position qui ne nous convenait pas."
Khaled Ali, avocat défenseur des droits humains. Le 24/01/18