Fil d'Ariane
A la main, une clef symbolique : celle qui pourrait permettre d'ouvrir le solide verrou qui ferme l'accès aux archives de la période François Mitterrand.
Les membres de l'associaiton Survie se rendent à l'institut François Mitterrand à Paris pour rencontrer la mandataire des archives de l'ancien président... C'est cette personne morale qui peut accepter ou refuser l'accès à des documents pourtant déclassifiés.
C'est une personne privée, désignée par François Mitterrand à l'époque qui garde le droit d'autoriser, ou non, à telle ou telle personne, la consultation des documents. Elle fait cette autorisation de façon arbitraire.
François Graner, chercheur, membre de Survie
Le culte du secret renforce la suspicion la curiosité sur le rôle de la France pendant le génocide des Tutsis au Rwanda. Mais le chercheur François Graner entend aller plus loin et saisir en tant que citoyen la Cour européenne des droits de l'homme ce jeudi 14 décembre. Ultime recours après avoir fait appel au Conseil constitutionnel français qui n'a rien eu à redire quant à cette spécificité française du secret. "C'est un dossier qui doit pouvoir intéresser la Cour européenne des droits de l'Homme, estime François Graner, car ce sont des magistrats du monde entier et pas seulement des politiciens français. Dans ce genre de dossier, ils ont toujours donné raisons aux gouvernés qui voulaient un débat public, plutôt qu'aux gouvernants qui voulaient protéger leurs secrets".
Le dossier Rwanda n'est pas le seul à souffrir de zones d'ombre. Récemment, le président Macron a annoncé son intention de faire déclassifier les documents liés à l'assassinat de l'ancien président burkinabé Thomas sankara. L'occasion pour les associations de demander une évolution de la notion de secret défense. Pour que l'ouverture des archives soient réelle, concrète, et ne reste pas seulement un effet d'annonce.