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Images AFP et récit de Julien Muntzer
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Vidéo - Israël/Afrique : La prison plutôt que l'expulsion pour les migrants africains

Ils sont près de 40 000 migrants africains présent sur le territoire israelien. Mais alors que le pays connait une forte croissance et le plein-emploi ces migrants sont devenus indésirables. Le gouvernement a lancé un plan drastique : ceux qui n'auront pas régularisé leur situation au 1er avril devront quitter le territoire moyennant une aide au retour vers un pays du continent africain choisi par les autorités. Reportage  à Holot, l'un des plus grands centres de rétention d'Israël.

Au centre de rétention d'Holot se trouve 1 200 migrants qui viennent principalement du Darfour ou de l'Erythrée fuyant la guerre et la dictature. Ces migrants sont arrivés en majorité clandestinement entre 2006 et 2012, avant que la frontière poreuse avec l'Egypte ne soit rendue quasiment hermétique.

Mais depuis quelques jours le gouvernement israelien ne veut plus d'eux et leur propose un drôle de choix : partir avant le 1er avril avec 3 500 dollars et un billet d'avion ou se retrouver en prison.
Dans le centre beaucoup prefere renoncer à la liberté qu'un retour en Afrique

"Ici à Holot, je ne suis pas tué ou violé, c'est pourquoi je prefere rester en  prison  au lieu d'être déporté".Abda Ishmael, détenu érythréen à Holot, 28 ans, en Israël depuis 2011


 Rwanda ou Ouganda, la destination finale est tenue secrète par les autorités mais elles assurent qu'il s'agit d'un pays avec l'un des plus forts taux de croissance d'Afrique, plus facile pour trouver du travail disent-elles. Mais ce n'est pas suffisant pour convaincre les migrants.

"Le Rwanda, l'Ouganda ou un autre pays tiers, je les appelle "pays où ma vie est en danger", "pays de la mort".  Je ne veux pas dénigrer ces pays, je ne les connais même pas, mais je sais qu'ils m'achètent ...""Shishay Tewelde Medihin, détenu érythréen à Holot, 24 ans, en Israël depuis 2010


Selon certaines sources Israël promet de payer à ces pays 5 000 dollars par migrant accueilli. Une marchandage de la part du gouvernement israelien qui cherche à se débarrasser d'eux pour plaire à son électorat le plus à droite, les milieux religieux et les conservateurs, pour qui cette immigration africaine est une menace pour l'identité juivre d'Israël. Mais ce plan du gouvernement a suscité une large réprobation de la part de l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR), d'intellectuels ou de médecins. Des survivants de l'Holocauste ont souligné que leur pays avait le devoir de protéger les migrants.
 

"Constamment sur mon chemin vers Israël, j'étais vendu, les Bédouins (dans le Sinaï) me vendaient l'un à l'autre, et maintenant Israël me vend au Rwanda et à l'Ouganda, ou bien je dois rester à Saharonim (prison) pour un temps illimité. C'est comme l'emprisonnement à vie. Qu'ai-je fait? C'est vraiment stressant, je ne dors pas la nuit."Shishay Tewelde Medihin, détenu érythréen à Holot, 24 ans, en Israël depuis 2010

Au final beaucoup de ces hommes ne devraient pas rester dans leur nouveau pays d'accueil, la plupart préféreront prendre le risque de rejoindre clandestinement un pays en Europe.