Sur le papier, la visite-éclair du ministre était délicate. Pourtant, à Kinshasa en ce jour d'inauguration de la nouvelle ambassade de Belgique, Didier Reynders était officiellement le bienvenu. "Je n'ai jamais reçu le moindre document officiel déclarant le vice-Premier ministre persona non grata ici ! ", affirme André Kimbiuta, le Gouverneur de Kinshasa.
Pourtant ces derniers jours la presse n'a cessé de rappeler cette prise de position du ministre belge qui avait sérieusement contrarié le pouvoir en avril dernier.
Alors accusé d'être proche de l'opposition, Didier Reynders a tenu ce lundi à mettre les choses au clair : "Sachez que la Belgique continuera à parler à tout le monde et à promouvoir des solutions entre Congolais, a-t-il affirmé dans un discours. Il ne nous appartient pas de faire des choix. Les choix appartiennent aux Congolais eux-mêmes à l'occasion d'élections libres et transparentes".
Nous ne soutenons aucun mouvement politique en République démocratique du Congo. Ou, plutôt, nous les soutenons tous.
Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères.
Manifestations interdites
Même si aucune rencontre officielle n'était au programme, le ministre belge des Affaires étrangères est venu délivrer un message. Si Didier Reynders a confirmé l'implication de son pays dans le processus de sortie de crise en RDC, il a aussi invité le gouvernement congolais à rétablir la confiance à travers «un calendrier électoral crédible» afin d'aboutir à des élections libres et transparentes. "Il y aura des élections dans notre pays...", a d'ailleurs promis Jean-Claude Mokeni, sénateur PPRD (majorité présidentielle).
Cette visite du ministre belge s'est déroulée alors que la RDC est en pleine polémique sur la révision électorale et que les autorités de Kinshasa viennent d'interdire des marches du pouvoir et de l'opposition prévues dans la semaine pour ou contre le calendrier électoral. La seule manifestation autorisée et très encadrée ce lundi fût celle... de manifestants hostiles à la politique du gouvernement belge vis-à-vis de leur pays.