Fil d'Ariane
C'est leur troisième jour de grève de la faim, mais déjà, la fatigue se fait sentir. Ils sont 4 employés de l'Agence Gabonaise de Presse à camper devant le siège de leur entreprise. Les températures peuvent atteindre les 30 degrés en journée et ils ne s'autorisent qu'un peu d'eau.
Nous avons atteint le fond. Nombre d'entre nous ont été sortis de leur domicile, d'autres encore ont perdu la vie et aujourd'hui, il y en a certains qui ont attrapé des maladies cardio-vasculaires à force de penser, à force d'être dépressifs. Derrière ces démarches, c'est l'expression d un désespoir, d'un découragement.
Roland Mba, journaliste gréviste
Leur employeur leur doit 10 mois de salaire, à eux et à une petite cinquantaine d'autres contractuels, affectés à la rédaction du Quotidien Gabon Matin. Mais les voitures des reporters ne quittent plus le parking depuis longtemps. Le journal a cessé de paraitre en 2012.
Un administrateur provisoire, Fidèle Biteghe, a été nommé il y a 3 mois pour restructurer et relancer l'agence : "le ministère, la tutelle y a réfléchi, nous ici à l'Agence Gabonaise de Presse nous y avons réfléchi pour qu'au moins dans les jours qui viennent que nous puissions payer 3 mois de salaire, affirme-t-il. Donc les procédures ont pratiquement abouti au niveau du Trésor Public et nous attendons simplement dans les heures et les jours qui viennent la mise a disposition pour pouvoir payer ces 3 mois de salaires."
La solution est en effet entre les mains de l'Etat, unique actionnaire de l'entreprise. Depuis des mois, il peine à alimenter le bugdet de l'Agence Gabonaise de Presse, laissée à l'abandon.