Fil d'Ariane
L'itinéraire de l'opération a été tracé sur la base de renseignements qui signalent le passage récent de groupes armés dans la zone. Les militaires français et maliens s'arrêtent dans un village pour discuter et recueillir des informations.
Auprès de la population du village de Tin Hama, les militaires vont tenter d'en savoir plus. Mais il faut mettre les formes et prendre du temps pour que le dialogue s'instaure.
Malgré l'apparente décontraction de la réunion, l'équipement en armement des soldats français évoque plutôt le contraire. "Au Mali, on n'est jamais à l'abri qu'il se passe quelque chose, même au milieu d'un village", explique le lieutenant français Côme.
La rencontre avec les villageois est aussi un exercice concret pour les forces maliennes. Elles suscitent toujours la méfiance dans cette région et renvoient surtout l'image d'une armée faible en équipements qui peine à protéger sa population.
"L'armée malienne n'a pas les moyens, ils sont pauvres, Barkhane a les moyens", souligne le chef de village.
Les forces françaises et maliennes ont repéré seulement quatre villages à inspecter, sur les 90 km qui séparent le point de départ Ansongo de l'objectif final Amalaoulaou.
Pourtant l'opération est prévue pour dix jours car les troupes doivent prendre en compte les aléas du terrain et de la météo. Lors de la saison des pluies, les oueds (vallées) se transforment en obstacles qui semblent dérisoires mais qui peuvent devenir vite infranchissables pour les véhicules les plus lourds du convoi.
A chaque arrêt imprévu, c'est le convoi tout entier qui doit se figer pour ne pas laisser un ou deux véhicules exposés à une prise à partie. Ce jour-là, un autre phénomène, fréquent en cette saison, va immobiliser les troupes sur place : les tempêtes de sable, souvent suivies de fortes pluies qui peuvent durer plusieurs heures.
Il est 14h30 mais les troupes n'iront pas plus loin ce jour-là. La tempête sévit aussi à Gao, empêchant tout décollage d'hélicoptère pour leur venir en aide sur le terrain en cas d'urgence. Les soldats malien et français dormiront ici cette nuit.