Fil d'Ariane
C'est au lycée que Khadija a senti qu'elle était lesbienne. Depuis, elle mène une vie de recluse au Ghana dans une société fondamentalement hostile à la communauté LGBT.
Pour les autres, être lesbienne ce n'est pas une bonne chose. Cela veut dire que tu es possédée, frappée par un mauvais esprit ou par le mauvais le sort.
Khadija
Accusées de maléfices, ces personnes sont les cibles de violences collectives.
A l'instar de Pearl, agressée une nuit chez elle par un groupe d'hommes
qui l'ont déshabillée de force pour vérifier si elle avait un sexe masculin
avant de la traîner dehors pour tenter de la brûler.
Tous ceux sur qui je pensais pouvoir compter était tous là: le chef du quartier, le pasteur, la police... J'ai compris qu'il n'y avait personne vers qui me tourner.
Pearl
Impossible non plus de se tourner vers la famille. Ces discriminations sont très souvent initiées et cautionnées dans le cercle familial. Pour Agnès, c'est sa mère qui a révélé à tout le monde qu'elle était lesbienne, provoquant ainsi la colère de son père qui veut la tuer.
Il criait. Il voulait me tuer. Aujourd'hui encore les choses ne se sont pas arrangées. Si je le vois arriver, je dois me cacher.
Agnes
Même la loi est contre elle, en vertu d'un texte datant de l'époque coloniale et qui punit les relations charnelles non naturelles.
Même en cas de violences les personnes LGBT ne vont pas à la police. Elles préfèrent ne pas aller à la police à cause de l'existence de cette loi.
Roberto Amoafo, militant des droits humains
Une loi anti-LGBT à abroger de toute urgence selon l'ONG HRW, qui rappelle dans son dernier rapport, que c'est aux autorités de protéger les LGBT et les libérer de leur condition de paria.