Ancien cacique du régime de Mobutu, Etienne Tshisekedi était devenu depuis les années 1980 l'opposant numéro un du régime. Avec lui, un pan de l'histoire de la République démocratique du Congo disparaît.
Sa popularité était restée intacte. En juillet dernier, ils étaient des centaines à l'accueillir à son retour au pays. Deux ans qu'Etienne tshisekedi n'avait pas foulé le sol congolais pour raison de santé. Et l'éternel opposant, affaibli, malade, mobilise et réveille toujours les Congolais. Etienne Tshisekedi est à lui seul un témoin, un acteur de la vie politique depuis les années 1960.
Premier docteur en droit du pays, Etienne Tshisekedi entame sa carrière politique aux côtés de Mobutu. Il est alors un pilier du régime dictatorial qui sévit au Zaïre. Mais les relations se dégradent la rupture intervient en 1980. Tshisekedi dénonce les dérives du régime. Il prend part à la fondation du parti UDPS. Mais en 1982, ce sera la prison.
Sa stature d'opposant, il l'acquiert dans les années 1990 avec ses adversaires Kabila père d'abord puis Kabila fils jusqu'à aujourd'hui. Les régimes, les gouvernements se succèdent mais l'entêté, lui, ne flanche pas. Il boycotte.
Ainsi en 2006, il refuse de participer aux premières élections libres du pays. En 2011 changement de stratégie, il représente l'opposition au scrutin présidentiel. Un scrutin entaché d'irrégularité. Alors lors d'une cérémonie il se proclame président élu. En vain une fois de plus le clan Kabila s'impose.
Pour les Congolais, sa ténacité aura fait de lui un leader, un homme fort et redouté.
Le Sphinx s'est donc éteint. Pour ses partisans un mythe est mort. Mais le chemin tracé est encore long. Après avoir hésité à participer au dialogue national, Etienne Tshisekedi avait finalement accepté d'y prendre part.
Il devait prendre la tête du conseil de suivi de l'accord politique de décembre, trait d'union entre l'opposition et la majorité présidentielle. Mais "le vieux" comme les Congolais l'appelaient n'en aura pas eu le temps.