Ce n'est qu'en pleine nuit à l'issue du premier jour du dialogue politique inter-togolais, que la situation s'est débloquée. Plusieurs dizaines de prisonniers ont été libérés par les autorités congolaises. Tairou est l'un d'entre eux. Rencontre.
Il a passé près de deux mois dans les prisons togolaises. Tairou est encore marqué physiquement.
J'ai mal au cœur. Ils m'ont piétiné sur le cœur j'entends la douleur jusqu'à maintenant... Tairou, ex-prisonnier
Arrestation filmée en vidéo
Ces images racontent son histoire.
Les gendarmes l'arrêtent après la manifestation du 28 décembre 2017. La scène se déroule sous l'œil d'une caméra. Et cela ne gêne pas les policiers
Le jeune homme va passer devant un juge. L'entretien ne dure pas très longtemps.
PHOTO : E. SODJI
"On espérait qu'on allait nous libérer parce qu'on a rien fait, on a rien cassé. Et on nous a condamnée à 24 mois d'enfermement" soutient Tairou, encore sous le choc
Pendant deux mois, il vit avec d'autres comme un animal dans une cage.
Vivre en prison c'est l'enfer. On nous a mis dans une cellule. On est plus de 72 personnes dans une seule cellule, on en peut pas dormir, on se bagarrait jusqu'au matin. Tairou, ex-prisonnier
Pour l'instant au Togo, c'est l'heure du dialogue. Mais ils sont sont nombreux à demander des comptes.
Nous devons aussi nous assurer qu'il n'y a pas de mesures d'impunité par rapport à des allégations de tortures que certains détenus ont révélé durant leur arrestation et détention.
PHOTO : E. SODJI
Aimé Adi, Dir. Amnesty International, Togo
Il reste encore une cinquantaine de personnes en détention, arrêtées après les manifestations.
Les libérations sont présentées comme une mesure d'apaisement. Les témoignages mettent également en lumière un besoin de justice.